VIH et antirétroviraux : le respect de l'observance doit être renforcé
Des auteurs néerlandais ont étudié l'observance de patients porteurs du VIH et sous multithérapie. Seulement la moitié d'entre eux prenait ces médicaments au bon moment et en fonction des consignes alimentaires émises par le prescripteur. Ces données rappellent que le contrôle de l'observance des patients sous antirétroviraux doit être optimal dans la prise en charge de l'infection par le VIH.
Cette étude est présentée par Nieuwkerk et al. dans la nouveau numéro d'Archives of Internal Medicine. Ces auteurs néerlandais ont étudié les différences d'observance aux traitements antirétroviraux et leurs effets sur une cohorte de 224 patients infectés par le VIH-1.
Dans ce travail, les sujets ont complété un questionnaire sur l'observance au traitement, notamment sur le respect de l'heure des différentes prises et sur les recommandations alimentaires liées à ces prises dans la semaine qui précédaient l'interrogatoire. Parallèlement, les auteurs ont mesuré la concentration plasmatique en inhibiteurs de protéase et névirapine chez les participants.
L'association entre l'observance et l'évolution virologique a été ensuite étudiée chez les patients qui avaient été sous multithérapie pendant 24 semaines au moins.
Seulement 47 % des patients ont déclaré avoir pris les médicaments en respectant les instructions du prescripteur pour ce qui est du moment de la prise et de son éventuelle association à une prise d'aliment. Le degré d'exposition à ces molécules était inférieur chez ceux qui avaient déclaré de pas totalement respecter les prises.
Enfin, le non respect de l'observance diminuait les chances de voir la charge virale descendre au-dessous de 500 copies ARN/ml par rapport à ceux qui respectaient les prises (odds ratio ajusté = 4,0 ; IC 95 % = 1,4-11,6).
"Le fait qu'un nombre substantiel de patients ne parvienne pas à prendre les multithérapies selon la prescription illustre la difficulté de prendre des antirétroviraux conformément aux nécessités. Jusqu'à présent, on ne connaît pas quel degré d'observance est précisément requis pour éviter un rebond virologique ou l'émergence de variant résistant, bien qu'une observance 'moins qu'excellente' soit considérée insuffisante", commentent les auteurs dans leur article.
"Puisque les conséquences d'une mauvaise observance changeront selon les traitements antirétroviraux, nous pensons que cette étude souligne l'importance de considérer la capacité du patient à adhérer au traitement lorsque l'on doit choisir entre différentes options thérapeutiques", concluent-ils.
Source : Arch Intern Med 2001;161:1962-1968.
Descripteur MESH : Antirétroviraux , Patients , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infection , Association , Charge virale , Névirapine , Travail