L’épidémie de grippe en France : une recrudescence marquée en cette fin décembre 2024
Alors que la grippe se propage à un rythme soutenu, l’épidémie atteint un niveau préoccupant en cette fin d’année. Les données révèlent une pression accrue sur le système de santé et confirment l’efficacité des vaccins pour lutter contre les souches en circulation. Voici un point complet sur la situation et les actions à renforcer.
Une dynamique épidémique en forte progression
La semaine 51 (16 au 22 décembre 2024) marque une nette intensification de l’épidémie de grippe en France. Le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal en médecine de ville s’élève à 347 cas pour 100 000 habitants, contre 235 cas la semaine précédente. Cette augmentation touche toutes les tranches d’âge, les enfants de moins de 15 ans restant les plus impactés, tandis que les seniors enregistrent une hausse significative des hospitalisations.
Sur le plan virologique, les prélèvements montrent un taux de positivité de 38,1 % en médecine de ville ( 14,5 points) et de 12,8 % en milieu hospitalier. Les virus A(H1N1)pdm09 et B/Victoria prédominent cette saison, reflétant une co-circulation active des deux lignages. Ces résultats confirment que la circulation virale s’intensifie dans toutes les régions métropolitaines, déjà en phase épidémique.
Les établissements médico-sociaux sont également impactés. En semaine 50, 48 cas groupés liés à la grippe ont été signalés, contre 30 la semaine précédente. Les régions les plus touchées restent l’Île-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Auvergne-Rhône-Alpes.
Une pression accrue sur les hôpitaux et des décès en augmentation
Les hôpitaux subissent une forte pression avec une hausse notable des passages pour grippe. 3 % des consultations d’urgence concernent désormais le syndrome grippal, contre 1,7 % une semaine plus tôt. Les hospitalisations pour grippe ont doublé, atteignant 1 659 cas, avec une prévalence marquée chez les personnes âgées de 65 ans et plus, qui représentent près de 60 % des admissions.
Concernant la mortalité, 1,9 % des décès certifiés électroniquement mentionnent la grippe en semaine 51, contre 0,9 % la semaine précédente. Parmi ces décès, 89 % concernent des personnes âgées de 65 ans et plus. Cette progression, bien que relative, souligne la gravité de l’épidémie dans les populations vulnérables.
Une couverture vaccinale adaptée aux souches en circulation
Les vaccins antigrippaux disponibles cette saison, notamment Vaxigrip Tetra®, Influvac Tetra® et Fluarix Tetra®, incluent les souches A(H1N1)pdm09, A(H3N2), B/Victoria et B/Yamagata. Ces vaccins sont formulés en adéquation avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’hémisphère nord. Les données virologiques confirment que ces souches correspondent aux principaux virus actuellement en circulation en France.
Bien que les vaccins ne garantissent pas une protection totale, ils restent efficaces pour réduire les formes graves et les hospitalisations, en particulier chez les populations à risque. La campagne vaccinale, débutée en octobre, reste essentielle pour limiter les impacts de cette épidémie, notamment chez les seniors, les immunodéprimés et les femmes enceintes.
Mesures de prévention et perspectives pour les semaines à venir
Face à la progression de l’épidémie, les autorités sanitaires rappellent l’importance des mesures préventives pour limiter la propagation et protéger les populations vulnérables :
- La vaccination, qui reste accessible et efficace même en cours d’épidémie. Elle est particulièrement recommandée pour les seniors, les femmes enceintes, les professionnels de santé et les personnes atteintes de comorbidités.
- Les gestes barrières, indispensables, incluent le lavage fréquent des mains, le port du masque en cas de symptômes et l’aération des pièces. Ces pratiques sont particulièrement cruciales en période de fêtes, où les rassemblements augmentent les risques de transmission.
Les projections indiquent que le pic épidémique pourrait survenir début janvier 2025, bien que les festivités de fin d’année pourraient prolonger la dynamique actuelle. Une mobilisation collective reste essentielle pour contenir l’épidémie et éviter une surcharge prolongée des hôpitaux.
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