3000 IPA en France : un développement continu malgré des objectifs non atteints

En cette fin d'année 2024, l'Union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA) dresse un bilan détaillé de la profession, révélant une croissance soutenue mais des défis persistants.

Une progression constante

Le nombre d'IPA diplômés ne cesse d'augmenter depuis la création de la formation en 2019. En six ans, 3080 professionnels ont obtenu leur diplôme, avec une progression remarquable :

• 63 diplômés en 2019
• 260 en 2020
• 612 en 2021
• 708 en 2022
• 686 en 2023
• 751 en 2024

L'offre de formation s'appuie sur 33 universités accréditées, assurant une couverture territoriale homogène. Les établissements les plus importants sont :

• AMU Aix Marseille Université : 127 étudiants
• Université Nice Côte d'Azur : 74 étudiants
• Université Paris Cité : 62 étudiants

En 2024, les 1934 étudiants en formation se répartissent comme suit :

• PCS (Pathologies chroniques stabilisées) : 522 étudiants (55% des effectifs)
• PSM (Psychiatrie et santé mentale) : 187 étudiants (19,7%)
• Urgences : 99 étudiants (10,5%)
• OHO (Oncologie et hémato-oncologie) : 88 étudiants
• NDT (Néphrologie, dialyse et transplantation) : 52 étudiants

Entre 2023 et 2024, les effectifs sont passés de 1736 à 1934 étudiants, soit une augmentation de 11,4%. La mention Urgences connaît une progression spectaculaire, passant de 0,64% des effectifs en 2020 à 10,5% en 2024.

Sur le sujet : IPA : 1751 étudiants en formation 

Perspectives et obstacles

Malgré ces avancées positives, certains freins subsistent :

• L'objectif gouvernemental de 5000 IPA fin 2024 ne sera pas atteint
• Des questions statutaires et financières restent en suspens
• Des difficultés persistent dans certains domaines d'exercice

• La question du financement de la formation n'est pas résolue
• Des problèmes de rémunération subsistent
• L'exercice mixte reste complexe à mettre en place

• Les établissements peinent à libérer leur personnel pour la formation, particulièrement en oncologie-hématologie
• Le manque de remplaçants pendant la période de formation pose problème
• Des obstacles persistent dans certains domaines d'exercice spécifiques

Ces freins, identifiés par l'UNIPA, constituent des points d'attention majeurs pour le développement futur de la profession d'IPA en France.

La loi Rist de février 2023 a néanmoins eu un impact positif sur la profession, notamment concernant la primo-prescription, contribuant à une meilleure reconnaissance tant en secteur libéral qu'hospitalier.