Myocardites post-vaccinales ARNm : une étude française à 18 mois révèle un pronostic plus favorable
Première évaluation à long terme des myocardites post-vaccinales
Depuis l'introduction des vaccins ARNm contre le Covid-19, des myocardites et péricardites, bien que rares, ont été rapportées, en particulier chez les jeunes hommes. Cependant, les conséquences à long terme de ces inflammations cardiaques restaient jusqu'alors méconnues. Pour la première fois, une étude menée par le GIS Epi-Phare, regroupant l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), a analysé l'évolution des myocardites sur une période de 18 mois après la vaccination.
Publiée dans le prestigieux Journal of the American Medical Association (Jama), cette étude a suivi 4 635 patients âgés de 12 à 49 ans hospitalisés pour myocardite en France entre décembre 2020 et juin 2022. Parmi eux, 558 cas étaient liés à une vaccination ARNm, 298 à une infection par le SARS-CoV-2, et 3 779 à d'autres causes.
Des résultats rassurants pour les myocardites post-vaccinales
L'étude montre que les patients ayant développé une myocardite après une vaccination ARNm présentaient un taux de complications cardiovasculaires à 18 mois de 5,7 %, contre 12,1 % pour les myocardites post-COVID-19 et 13,2 % pour les myocardites d'autres origines. Ces résultats sont particulièrement rassurants, confirmant que les myocardites post-vaccinales sont globalement moins graves que celles causées par le virus lui-même ou par d'autres étiologies.
La majorité des personnes ayant développé des myocardites après la vaccination se sont rétablies sans complications cardiovasculaires significatives, bien que certaines aient nécessité un suivi médical et des traitements prolongés. Pour l'épidémiologiste, cela peut s'expliquer soit par une gravité moindre des myocardites induites par le vaccin, soit par une tendance à hospitaliser plus systématiquement les personnes récemment vaccinées
Implications pour les recommandations futures
Ces résultats ont des implications significatives pour les recommandations en matière de vaccination, en particulier pour les jeunes adultes. L'étude confirme que, bien que les myocardites post-vaccinales soient une réalité, leur gravité est moindre par rapport à d'autres formes de myocardites. « Un vaccin qui n’a aucun effet indésirable possible n’est pas un bon vaccin », rappelle Mahmoud Zureik, soulignant l'importance de la balance bénéfices/risques dans les décisions de santé publique.
La question de la vaccination des jeunes, déjà en grande partie immunisés, pourrait être réévaluée à la lumière de ces nouvelles données. « Ces résultats devraient être pris en compte dans le cadre des recommandations en cours et futures concernant les vaccins à ARNm », écrivent les auteurs de l'étude, ouvrant ainsi la voie à une réflexion plus nuancée sur l'administration des doses futures.
Vers une vigilance accrue pour les vaccins ARNm futurs
Enfin, cette étude pourrait influencer la surveillance des futurs vaccins ARNm, comme ceux en développement contre la grippe ou certains cancers. Les leçons tirées de la surveillance des myocardites post-Covid pourraient permettre de mieux encadrer l'usage de ces nouvelles technologies vaccinales, en particulier chez les jeunes adultes, un groupe particulièrement sensible aux effets indésirables rares mais potentiellement graves.
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Jacques AUBRY| 28/08/2024-