Politique de santé : la colère gronde chez les syndicats médicaux
Face aux récentes annonces du gouvernement sur les tarifs hospitaliers et les modalités de soins, les syndicats médicaux montent au créneau accusent l'exécutif de négligence envers le système conventionnel, mettant en péril l'accès aux soins et la qualité de la prise en charge des patients.
La confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ne mâche pas ses mots face aux récentes décisions du gouvernement concernant les tarifs hospitaliers, y voyant un acte de sabotage envers les négociations conventionnelles en cours. «En publiant des tarifs indigents pour les cliniques privées, le gouvernement a décidé de priver les Français d’un accès à la chirurgie, à la cancérologie et aux spécialités médico-techniques», déclare la CSMF dans un communiqué, accusant directement l'exécutif de «détruire le parcours de soins» et de mettre en péril le modèle du médecin traitant. La CSMF appelle à l'intervention du chef de l'État pour sauvegarder l'attractivité de la médecine libérale.
MG France exprime également son indignation après l'annonce des mesures de santé par le premier ministre, considérant ces dernières comme «illusoire, démagogiques et parfois dangereuses». Le syndicat critique notamment l'accès direct à certains professionnels de santé sans passer par le médecin traitant, y voyant une menace pour la qualité de prise en charge des patients. «Au moment précis où les syndicats médicaux représentatifs cherchent les moyens de sauver un système de santé en grand danger, le contournement de leurs efforts par le gouvernement compromet gravement l'édifice conventionnel», affirme MG France, annonçant la suspension de sa participation aux négociations conventionnelles.
La conférence nationale des URPS médecins libéraux s'élève avec force contre les annonces gouvernementales, les qualifiant d'humiliation pour les professionnels de santé. «Nous prenons cela comme une insulte», indique Antoine Leveneur, président de la CN URPS Médecins Libéraux, en réaction aux mesures qui, selon lui, vont à l'encontre des parcours de soins et menacent directement l'accès aux soins pour la population. «On ne peut pas détricoter le parcours de soins et nous demander d’être partout», ajoute-t-il, mettant en avant la détérioration de l'organisation du système de santé et la capacité à répondre aux crises. La conférence a demandé une réunion de concertation d'urgence avec le gouvernement pour discuter de ces mesures controversées.
Le syndicat ReAGJIR, qui représente les jeunes médecins généralistes, a émis une critique cinglante des récentes mesures de santé annoncées par le premier ministre Gabriel Attal. «Les propositions... ne répondent en rien à ces objectifs», constate amèrement le syndicat face aux ambitions gouvernementales supposées de soutenir les généralistes.
Selon le Dr Raphaël Dachicourt, président de ReAGJIR, «Les mesures présentées par Gabriel Attal relèvent davantage de l’affichage politique que de solutions réelles», pointant un manque d'alignement avec les besoins exprimés par les médecins pour simplifier leur exercice.
ReAGJIR dénonce une série de décisions mal ajustées, comme le rétablissement de l'obligation de garde, des transferts de tâches sans vision d'équipe, ou encore le doublement des effectifs étudiants sans les moyens de formation adéquats, qui ensemble concourent à «une réponse inadaptée à un problème complexe».
Malgré des sollicitations répétées, «à ce jour aucun syndicat représentatif des internes ou des jeunes médecins n’a été reçu» par les ministères concernés, accentuant le sentiment d'isolement face à des réformes jugées déconnectées des réalités du terrain.
ReAGJIR appelle à une refonte globale de la stratégie de santé, soulignant que «seule une stratégie globale, cohérente et réfléchie, permettra d’améliorer durablement la situation».
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