Aurélien Rousseau annonce la réouverture des négociations conventionnelles avec les médecins libéraux
Les négociations conventionnelles entre les médecins libéraux et l'Assurance Maladie, vont reprendre. Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a annoncé cette reprise lors d’une interview accordée à Ouest-France ce dimanche. Il espère ainsi mettre fin à une grève nationale des médecins libéraux, qui protestent contre la loi Valletoux et réclament une revalorisation des tarifs des consultations.
Une grève largement suivie et reconduite jusqu’à lundi minima
Depuis le vendredi 13 octobre, les médecins libéraux ont commencé un mouvement de grève à l’échelle nationale. La grève a été largement suivie, avec une participation de plus de 60 % et même jusqu’à 90 % dans certaines régions. Les cabinets médicaux, mais également certains établissements étaient nombreux à présenter des portes closes à près de 2 millions de patients.
La grève devrait se poursuivre au moins jusqu’à lundi soir, avec une nouvelle réunion de l’intersyndicale prévue. « Il n’y a aucune surdité de ma part à ce qui se passe », a souligné le ministre de la Santé dans Ouest-France, exprimant ainsi sa prise de conscience de la situation actuelle.
Médecin pour demain organise un rassemblement mardi de 14 à 16 h devant le ministère de l’Économie
Les revendications des médecins libéraux
Les médecins libéraux ont deux principales revendications. D’une part, ils souhaitent la reprise « urgente » des négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie. Ces dernières avaient été rompues l’année précédente, ce qui a abouti à une revalorisation non négociée de 1,50 euro par rapport aux tarifs précédents datant de 2017. Ainsi, à partir du 1er novembre, les consultations seront facturées à 26,50 euros pour les généralistes et 31,50 euros pour les spécialistes.
D’autre part, les médecins s’opposent à la proposition de loi Valletoux, qui prévoit une responsabilité territoriale pour les médecins libéraux. Cette loi controversée propose notamment que les cliniques privées et leurs soignants participent davantage aux permanences de nuit et de week-end pour alléger la charge des hôpitaux publics. Cette disposition est considérée comme un « chiffon rouge » pour de nombreux praticiens, en particulier les spécialistes souvent affiliés à une clinique privée. Ils craignent en effet d’être mobilisés pour assurer des gardes, voire d’être obligés d’aller en assurer à l’hôpital public.
L’abandon du contrat d’engagement territorial
Aurélien Rousseau a annoncé qu’il adresserait une lettre de cadrage au directeur général de l’Assurance maladie ce mardi. Il a précisé que cette lettre serait « beaucoup plus courte, avec moins d’objectifs » que la précédente.
Il a par ailleurs confirmé qu’il renonçait à un dispositif qui avait suscité la colère des médecins libéraux : le contrat d’engagement territorial. Ce contrat individuel entre le médecin et l’Assurance maladie permettait d’obtenir une revalorisation plus importante de la consultation (30 euros pour les généralistes, par exemple), si le praticien acceptait certaines contraintes, comme travailler parfois le samedi, augmenter sa patientèle, effectuer plus de gardes.
Aurélien Rousseau lors des 29e universités des médecins libéraux du syndicat CSMF à Arcachon (Gironde) le 7 octobre avait alors admis que l’introduction d’une « forme de conditionnalité », liant la revalorisation de la consultation à l’engagement local du médecin, était « une erreur ». Cette reconnaissance a ouvert la voie à de nouvelles propositions pour les négociations à venir.
Aurélien Rousseau a souligné sa volonté de ne pas aller plus loin dans le développement de l’accès direct, sans ordonnance, des patients à certains paramédicaux (kinés, infirmières en pratique avancée, etc.), une mesure qui irrite de nombreux médecins. Le ministre a déclaré : « Penser que c’est l’accès direct qui nous sortira des difficultés, c’est une fausse promesse, c’est un miracle, et je ne poursuivrai pas sur le chemin de ce miracle ».
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