La maladie de Parkinson liée à l'exposition à un pesticide ?
Une étude vient de montrer que la roténone, un pesticide organique couramment utilisé, induit chez le rat des lésions caractéristiques de la maladie de Parkinson. Cette étude ne prouve pas que la roténone puisse causer la maladie de Parkinson chez l'homme, mais elle soulève la question du profil de sécurité de ce pesticide.
Certains facteurs génétiques prédisposent à la maladie mais la majorité des cas semble résulter de facteurs environnementaux.
Des travaux conduits par Betarbet et al et qui seront publiés dans le numéro de décembre de Nature Neuroscience laissent suggérer qu'une exposition chronique à la roténone pourrait conduire à des lésions cérébrales de façon cumulative. Outre cet aspect, ce travail fournit également un nouveau modèle animal de la maladie de Parkinson.
La roténone est un inhibiteur du complexe I de la chaîne respiratoire mitochondriale. Il a été montré que des inhibiteurs de ce complexe pouvant entraîner des symptômes parkinsoniens.
Dans cette étude, les chercheurs ont administré de la roténone à des rats. Ces injections ont entraîné une dégénérescence des neurones dopaminergiques ainsi que l'apparition de signes anatomiques, neurologiques et comportementaux caractéristiques de la maladie de Parkinson.
Ces résultats ne permettent pas d'impliquer la roténone comme cause irréfutable de la maladie de Parkinson, mais ils soutiennent l'hypothèse selon laquelle une exposition chronique à des toxines pourrait, par un effet cumulatif, causer des lésions irréversibles aux neurones dopaminergiques et éventuellement conduire aux symptômes cliniques de la maladie.
Le Dr Greenamyre (Emory University, Atlanta) a supervisé cette étude qui a été présentée le 6 novembre au congrès de la Society for Neuroscience à la Nouvelle Orléans.
Source : Betarbet, R. et al. Chronic systemic pesticide exposure reproduce features of Parkinson's disease. Nat Neurosci (2000). Sous presse.
Descripteur MESH : Maladie de Parkinson , Maladie , Roténone , Caractéristiques de la maladie , Sécurité , Neurones , Neurones dopaminergiques , Complexe I de la chaîne respiratoire , Injections , Travail