Le CHU de Lyon reprend progressivement l'activité programmée hors Covid-19
Malgré un nombre encore significatif de patients Covid hospitalisés, l’activité programmée reprend progressivement aux Hospices Civils de Lyon. Toutes les pistes sont recherchées pour prendre en charge les patients le plus rapidement possible. Y compris celle de la coopération avec les partenaires privés du territoire.
L’activité Covid décroit progressivement
Après le pic des hospitalisations atteint aux Hospices Civils de Lyon le 16 novembre dernier, la deuxième vague épidémique de Covid-19 poursuit sa décrue progressive. Lundi 14 décembre, 389 patients étaient hospitalisés pour un diagnostic de Covid-19 au sein du CHU. Parmi ces patients, 77 se trouvaient en réanimation.
Cette décrue dans le niveau des hospitalisations, lente et progressive, conduit le CHU à adapter son organisation : à date, les Hospices Civils de Lyon comptent 205 lits de réanimation armés, contre 277 au plus fort de la crise.
Cette capacité adaptée, qui demeure néanmoins très supérieure au nombre de lits habituellement installés dans l’établissement (139), permet au CHU de faire face aux besoins de prise en charge de la Covid-19, ainsi qu’à un éventuel rebond de l’épidémie. En effet, les nouvelles hospitalisations se poursuivent, y compris en réanimation, et la plus grande vigilance demeure de mise.
L’activité hors Covid reprend sur le territoire
La marge libérée par la diminution des capacités de soins critiques permet aux équipes de reprendre une part plus importante d’activité programmée. Conformément aux orientations édictées par l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes, cette reprise d’activité porte prioritairement sur une activité de chirurgie ambulatoire et de médecine. Les indications opératoires sont suivies et réévaluées quotidiennement par les équipes chirurgicales, afin d’éviter toute perte de chance, y compris du fait de la prolongation des déprogrammations.
Concrètement, les équipes médicales reprennent contact et informent directement les patients
concernés, en particulier ceux pour lesquels une intervention a fait l’objet d’un report.
Ces démarches sont également menées à l’échelle du territoire dont les HCL assurent la coordination à la demande de l’Agence Régionale de Santé. Dans le département du Rhône et le Nord de l’Isère, le dialogue continue ainsi de manière permanente entre les établissements publics et privés du territoire, notamment dans le cadre des « hubs territoriaux » constitués autour de nos groupements hospitaliers. Des engagements ont été pris par tous les établissements pour poursuivre une répartition équitable de la prise en charge des patients Covid, et assurer une reprise de l’activité chirurgicale équilibrée et transparente entre les secteurs public et privé.
Dans le même temps, les équipes des Hospices Civils de Lyon maintiennent également les liens avec les médecins de ville, notamment par le biais des « webinaires médicaux » hebdomadaires organisés par les médecins du CHU, en lien avec l’URPS Médecins Auvergne-Rhône-Alpes. Des liens fréquents sont aussi maintenus avec les EHPAD du territoire, par le fonctionnement des hotlines gériatriques, mais aussi par des webinaires organisés, de manière bimensuelle, à destination de tous les établissements du territoire.
Des partenariats renforcés pour des interventions dans le secteur privé
Cette semaine, seulement 50 % de l’activité habituelle a pu être programmée dans les blocs opératoires des Hospices Civils de Lyon, en raison notamment du très haut niveau de mobilisation maintenu dans les services de réanimation.
Afin de permettre une reprogrammation plus rapide de l’activité, et de permettre au plus grand nombre possible de patients d’être opérés dans un délai bref, les Hospices Civils de Lyon ont conclu des partenariats avec quatre établissements privés du territoire, afin que les équipes de chirurgiens des HCL puissent y intervenir temporairement.
« Nous devons pouvoir répondre aux besoins de nos patients le plus rapidement possible. Aussi, toutes les hypothèses doivent être travaillées, y compris dans le cadre de la coopération public-privé qui nous a permis de faire face à la crise » indique Raymond Le Moign, directeur général des Hospices Civils de Lyon.
Ainsi, la clinique Natecia accueillera les équipes de l’hôpital Edouard Herriot, et plus précisément les équipes d’urologie (Pr Lionel Badet), de chirurgie digestive (Pr Mustapha Adham) et d’hépato- gastroentérologie/endoscopie digestive (Pr Jean-Christophe Saurin). Grâce à la convention signée entre les deux établissements, environ 25 praticiens des HCL seront ainsi accueillis dans les blocs opératoires et les salles d’endoscopie de la clinique pour y réaliser une activité dont le report serait préjudiciable aux patients.
« Ce partenariat est né d’une initiative médicale avec, à l’origine, un de nos chirurgiens urologues, suivi dans cette démarche par les gastroentérologues et les chirurgiens digestifs. La concertation s’est ensuite faite au niveau administratif et l’exécution est aujourd’hui pluridisciplinaire. Je ne peux bien entendu que me réjouir de travailler harmonieusement avec mon voisin » se félicite Jean-Loup Durousset, PDG du groupe Noalys.
Des conventions identiques sont déployées:
- avec l’hôpital Saint-Joseph–Saint-Luc, afin d’y permettre des interventions réalisées par l’équipe d’urologie de l’hôpital Lyon Sud (Pr Alain Ruffion) ;
- avec la clinique Saint-Charles, pour permettre l’intervention des équipes de chirurgie orthopédique (Pr Elvire Servien) et d’ophtalmologie (Pr Philippe Denis) de l’hôpital de la Croix — Rousse ;
- avec le Centre Léon Bérard (CLB), au sein duquel quelques interventions de chirurgie digestive
cancérologique se dérouleront dans les prochaines semaines (équipe du Pr Olivier Glehen, Hôpital Lyon Sud).
Cette activité « déportée » sera réalisée avec les équipements et le personnel de l’établissement concerné, seul le médecin des HCL se déplaçant dans les locaux avec le patient. Les accords signés prévoient que le dispositif est totalement neutre pour le patient, dont l’intervention est prise en charge financièrement dans les mêmes conditions qu’à l’hôpital, sans dépassement d’honoraires.
Plusieurs dizaines de patients devraient être accueillis et pris en charge dans ces conditions au cours des prochaines semaines. Dans le même temps, le dialogue entre les établissements publics et privés du territoire Rhône et Nord-Isère se poursuit, dans le cadre des trois « hubs territoriaux » mis en place autour des groupements des Hospices Civils de Lyon.
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