Le ramipril réduit de 22% la mortalité par maladies cardiovasculaires, infarctus et attaque cérébrale chez les patients à haut risque
L’inhibiteur de l’enzyme de conversion ramipril réduit de 22% la mortalité globale par maladies cardiovasculaires, infarctus du myocarde et attaque cérébrale chez les patients à haut risque mais n'ayant pas de dysfonction ventriculaire gauche ou d’insuffisance cardiaque, révèle une étude qui a fait l'objet d'une communication accélérée par le New England Journal of Medicine
L’hebdomadaire médical américain a décidé du fait des implications thérapeutiques potentielles des résultats de cette étude multicentrique internationale, baptisée HOPE (Heart Outcomes Prevention Evaluation study), de la mettre en ligne sur son site Web sans attendre sa publication dans le journal prévue pour le 20 janvier 2000.
En effet, les " résultats montrent clairement que le ramipril, IEC à longue durée d’action, réduit les taux de mortalité, d’infarctus, d’attaque cérébrale, de revascularisation, d’arrêt cardiaque, d’insuffisance cardiaque, de complications liées au diabète et de nouveaux cas de diabète dans une large population de patients à risque. Un traitement de 1.000 patients par ramipril pendant 4 ans prévient environ 150 événements chez approximativement 70 patients ".
Le Dr Salim Yusuf (Hamilton General Hospital, Ontario, Canada) a supervisé cette étude à laquelle ont participé 129 centres au Canada, 27 aux Etats-Unis, 76 dans 14 pays européens, 30 en Argentine et au Brésil, et 5 au Mexique.
Au total, 9.297 patients à haut risque cardiovasculaire ont été inclus dans cet essai. Agés de 55 ans et plus, ils présentaient une maladie vasculaire ou un diabète et un autre facteur de risque cardiovasculaire (HTA, hypercholestérolémie, faible taux de LDL-cholestérol, tabagisme, microalbuminurie).
Il s’agissait d’une étude menée en double aveugle, randomisée, contre placebo, dont l’objectif était d’évaluer sur une durée de cinq ans l’impact d’un IEC, le ramipril (10 mg/j), et de la vitamine E, sur la mortalité globale et spécifique par maladies cardiovasculaires, infarctus du myocarde et attaque cérébrale. Les effets de la vitamine E feront l’objet d’une publication à part.
Au total, 653 patients du groupe ramipril (14,1%) sont décédés de causes cardiovasculaires, d'infarctus du myocarde ou d'attaque cérébrale, comparé aux 824 patients du groupe placebo (17,7%, risque relatif : 0,78, IC 95 % : 0,70-0,86, p<0,001), ce qui représente une différence de 22% entermes de mortalité dans le groupe traité par rapport au groupe placebo. Entre les deux groupes, la différence de mortalité par cause dardiovasculaire, IDM ou attaque cérébrale était respectivement de 25%, 20% et 31%.
Le Dr Salim Yusuf a précisé lors d'une téléconférence organisée pour présenter les résultats de l'étude HOPE que l'incidence des cas d'arrêt cardiaque, d'insuffisance cardiaque et de survenue de complications liées au diabète a respectivement diminué de 37%, 22% and 16% sous ramipril par rapport au groupe placebo. De plus, l'incidence des nouveaux cas de diabète a chuté de 30% dans le groupe traité par l'IEC.
Le nombre de patients devant subir une revascularisation a été significativement moins élevé dans le groupe ramipril (742) que dans le groupe placebo (864, RR=0,84, p<0,001).
Le traitement par ramipril n’a pas eu d’effet sur la probabilité d’être hospitalisé pour angine de poitrine. En revanche, l’impact de l’IEC par rapport au placebo a été significatif sur les arrêts cardiaques (37 vs. 58, RR=0,63, p=0,03), l’aggravation de l’angor (1107 vs. 1221, RR=0,89, p=0,003), l’insuffisance cardiaque (426 vs. 545, RR=0,77, p<0,001 ).
La réduction par traitement par ramipril du risque de la mortalité globale (critère principal d’évaluation), qui était évident dans la première année suivant la randomisation (RR=0,85), est devenu significatif à 2 ans (RR=0,82).
Selon les auteurs, les résultats de cette étude en matière de réduction de l’incidence de l’insuffisance cardiaque (IC) suggère que les patients à haut risque d’IC peuvent bénéficier d’un traitement par IEC, quelque soit le degré de la dysfonction ventriculaire gauche.
Source : www.nejm.org
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