Les mardis de l'Académie 9 Avril 2002 14h30
Tolérance orthostatique après vol spatial et simulation d’impesanteur par alitement prolongé
16, rue Bonaparte Paris 6ème
Tolérance orthostatique après vol spatial et simulation d’impesanteur par alitement prolongé
Claude GHARIB, Marc-Antoine CUSTAUD Laboratoire de Physiologie de l’Environnement Université Claude Bernard Lyon I.
Ouverture de la discussion par Madame le docteur Claudie HAIGNERé, cosmonaute invitée d’honneur
« les objectifs scientifiques des missions spatiales à bord de la station spatiale internationale »
Les modifications cardiovasculaires, spécialement l’intolérance orthostatique (IO), sont bien connues au retour des vols spatiaux ou après des simulations par alitement prolongé (décubitus). Les mécanismes, à leur origine, sont discutés. Dans le but de mieux les connaître nous avons comparé l’intolérance orthostatique après 42 jours d’alitement chez 7 sujets et après vol spatial d’une durée variant entre 90 et 198 jours chez 10 cosmonautes. Ces études ont été réalisées au cours d’un test d’orthostatisme actif (stand test) de 10 minutes (précédé d’une phase allongée de 10 minutes puis assise de 5 minutes). Dans les deux groupes, la mesure de la pression artérielle a été faite par pléthysmographie transcutanée (Finapres) et ECG recueilli pour la détermination de l’intervalle RR. Ceci nous a permis de réaliser une analyse spectrale de l’intervalle RR et de déterminer les index sympathique et parasympathique ainsi que le baroréflexe spontané. Chez les cosmonautes, un sujet (sur les dix) a présenté un malaise vaso-vagal, et deux ont demandé l’arrêt du test. Chez les sujets ayant participé au décubitus, quatre (sur sept) ont présenté des signes obligeant à l’arrêt du test (un malaise vaso-vagal, une tachycardie, deux hypotensions). Dans les deux groupes on a mis en évidence une tachycardie au repos, une baisse de l’index parasympathique et un abaissement de la pente baroréflexe. Ces résultats permettent d’affirmer que si les deux groupes ont une intolérance orthostatique, les mécanismes en sont légèrement différents (importance des troubles vestibulaires chez les astronautes, ce qui n’est pas le cas chez les sujets alités). Pourtant dans les deux conditions la tachycardie orthostatique posturale (POTS) est retrouvée. Le pourcentage d’IO est de 30 %. La durée du vol spatial n’est pas un élément déterminant. Nous n’avons, par ailleurs, aucun élément permettant de prédire cette IO, ce qui était l’un des buts du travail.
Les récepteurs nucléaires de l’acide rétinoïque : une base moléculaire commune pour le cancer du foie et les leucémies aiguës promyélocytaires
Anne DEJEAN (Lauréate de l’Académie nationale de médecine) INSERM U 263, Institut Pasteur – Paris
Notre équipe fut à l’origine de la découverte de réarrangements survenus dans les gènes des récepteurs de l’acide rétinoïque en relation avec le processus tumoral chez l’homme. Etudiant les mécanismes moléculaires de la carcinogenèse hépatique associée à l’infection par le virus de l’hépatite B (HBV), nous avons pu démontrer que ce virus peut jouer le rôle de mutagène insertionnel. Ces travaux permirent, d’autre part, de découvrir le premier gène (RARBb) codant pour un récepteur de la vitamine A active : l’acide rétinoïque. En collaboration avec L. Degos, nous avons par la suite démontré l’existence d’une altération systématique d’un autre récepteur de l’acide rétinoïque, RARa, dans les leucémies aiguës promyélocytaires (LAP). Les travaux les plus récents de notre équipe ont permis d’impliquer un nouvel organelle subnucléaire, les corps nucléaires PML, dans la pathogenèse des LAP, soulignant l’importance de la compartimentalisation fonctionnelle du noyau dans la cellule normale et pathologique.
La spécificité de la psychiatrie de l’adolescent
Daniel MARCELLI Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent Centre hospitalier Henri Laborit Poitiers
La psychiatrie de l’adolescent est une discipline nouvelle qui concerne des questions essentielles de santé publique et de santé individuelle : tentative de suicide, consommation de produits et toxicomanie, conduite à risque, comportement violent et transgressif, émergence anxieuse et dépressive, troubles du comportement alimentaire. Telles sont quelques-unes de ces conduites les plus caractéristiques qui émergent à cet âge et risquent de se fixer puis de persister à l’âge adulte. Médecine d’un sujet en développement, la psychiatrie de l’adolescent tire son originalité de la relation de soin très particulière à cet âge qui orientera durablement la capacité à prendre soin de soi. Ce travail introductif cherche à démontrer la spécificité et l’originalité de cette discipline nouvelle.
étude génétique, épidémiologique et clinique du cancer de la prostate familial
Antoine VALéRI (Lauréat de l’Académie nationale de médecine Service Urologie Hôpital de la Cavale Blanche Brest
Le cancer de la prostate (CaP) est le plus fréquent des cancers de l’homme de plus de 50 ans et sa fréquence augmente avec l’âge. Son incidence croissante est liée au vieillissement de la population. Différentes études épidémiologiques ont observé une agrégation familiale dans 15 à 25 % des cas et une prédisposition génétique de type autosomique dominant ou liée à l’X dans 5 à 10 % des cas. Les aspects cliniques et évolutifs des CaP familiaux restent controversés. Objectifs : Réaliser une étude épidémio-génétique du cancer de la prostate familial : une analyse génétique par la recherche de gènes de prédisposition ; une étude épidémiologique de la prévalence des cancers associés dans la généalogie, du modèle de transmission, et une étude clinique. Méthodologie et résultats : à partir d’une collecte nationale (Etude « ProGène ») de familles avec au moins 2 cas de CaP nous avons réalisé une analyse de liaison génétique et identifié PCaP (Prédisposant au Cancer de la Prostate) en 1q42.2-43 ; à partir d’une étude généalogique systématique de 691 patients (CaP+), nous avons observé 14,2 % de formes familiales et 3,6 % de formes héréditaires ; une augmentation du risque de cancer du sein chez les apparentées du 1er degré des patients (CaP+) dans les formes familiales par rapport aux formes sporadiques et dans les formes précoces de CaP (< 55 ans) par rapport aux CaP tardifs (> 75 ans) ; un modèle de transmission autosomique dominant avec dépendance résiduelle frère-frère et l’absence de particularité clinique et biologique, en dehors d’un âge de survenue précoce dans les formes héréditaires. Conclusion : l’identification d’un locus de prédisposition permet d’envisager le clonage d’un gène prédisposant en 1q42.2-43 afin de proposer à terme un dépistage génétique dans les familles à risque, et d’étudier des recherches de corrélations génotype/phénotype ; le modèle de transmission permet d’affiner les études de liaison génétique ; l’absence de particularité clinique et biologique permet de préciser la prise en charge et le suivi des formes familiales qui apparaissent superposables aux formes sporadiques, hors la survenue précoce (5 à 10 ans plus tôt). Cela nous a conduit à proposer la généralisation d’un dépistage plus précoce de l’affection dans les familles à risque
Descripteur MESH : Vol spatial , Alitement , Génétique , Prostate , Psychiatrie , Risque , Tachycardie , Santé , Baroréflexe , Gènes , Tumeurs de la prostate , Objectifs , Médecine , Patients , Paris , Repos , Urologie , Santé publique , Travail , Index , Recherche , Adulte , Physiologie , Foie , Pression artérielle , Population , Vieillissement , Liaison génétique , Pression , Rôle , Tentative de suicide , Suicide , Comportement alimentaire , Comportement , Prévalence , Incidence , Analyse spectrale , Pléthysmographie , Mesure de la pression artérielle , Analyse génétique , Intolérance orthostatique , Leucémies