La dépression est associée à un pronostic péjoratif chez les patients avec un antécédent d'angor instable

Après un épisode d'angor instable, la dépression est fréquente et est associée à une augmentation du risque de décès d'origine cardiaque et d'infarctus du myocarde au cours de l'année suivante.

On savait déjà que la dépression était fréquente après un infarctus aigu du myocarde et qu'elle concernait 35 à 45 % des patients à des degrés variable. Cette dépression est associée à une augmentation de la mortalité dans les 18 mois qui suivent l'accident cardiaque.

Afin de déterminer si une telle relation existait chez les patients avec un angor instable, le Dr F. Lespérance (Montréal Institute Research Center) et plusieurs médecins canadiens ont étudié le cas de 430 patients hospitalisés et dont l'état ne nécessitait pas de pontage aorto-coronarien. Leur étude a fait l'objet d'une publication dans Archives of Internal Medicine.

L'état dépressif des patients avec un angor instable a été diagnostiqué (Beck Depression Inventory) en moyenne 5 jours après leur admission en milieu hospitalier. Deux groupes de patients ont été définis selon ce critère : les sujets ne présentant pas de symptôme dépressif et les sujets avec au minimum une dépression légère ou modérée. Les auteurs ont suivi les patients pendant 1 an et ont déterminé le nombre de décès d'origine cardiaque et le nombre d'infarctus du myocarde non mortel dans les 2 catégories de patients.

Un état dépressif a pu être identifié chez 41,4 % des patients. Le risque de décès d'origine cardiaque ou d'IDM non mortel au cours de l'année suivante était 4,7 fois plus élevé chez les sujets dépressifs que chez les autres patients (odds ratio = 4,68).

L'impact de la dépression est encore plus marqué lorsque l'analyse est ajustée en fonction de plusieurs facteurs pronostiques : le risque (décès ou IDM) apparaît 6,7 fois plus élevé chez les sujets dépressifs.

La dépression est donc une affection courante après un angor instable et semble constituer un facteur de risque important pour la survenue d'accidents cardiaques majeurs dans cette catégorie de patients. Dans leur publication, les auteurs notent que "du fait du nombre croissant d'hospitalisations pour angor instable en comparaison avec l'infarctus du myocarde, ces résultats sont d'une importance clinique particulière".

Source : Arch Intern Med. 2000;160:1354-1360