Rhume et pseudoéphédrine : une ordonnance désormais obligatoire
La pseudoéphédrine, un vasoconstricteur couramment utilisé dans les médicaments contre le rhume, est associée à des effets secondaires graves. L'ANSM justifie cette décision par la nécessité de réduire ces risques et souligne que le rhume est une maladie bénigne qui guérit spontanément en quelques jours. Selon l'agence : « Au regard des très nombreuses contre-indications, précautions d'emploi et des effets indésirables connus de la pseudoéphédrine, et d’autre part du caractère bénin du rhume, la possibilité d’obtenir ces médicaments sans avis médical fait courir un risque trop important aux patients ».
Les médicaments concernés
Huit médicaments anti-rhume populaires sont désormais soumis à prescription obligatoire :
- Actifed Rhume
- Actifed Rhume jour et nuit
- Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
- Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
- Humex Rhume
- Nurofen Rhume
- Rhinadvil Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
- Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
Ces traitements étaient jusqu'à présent accessibles sans ordonnance, malgré les nombreux avertissements concernant leur dangerosité.
Les effets secondaires graves
Les effets indésirables associés à la pseudoéphédrine peuvent être graves et parfois mortels. Parmi eux, on recense :
- Risques cardiovasculaires : infarctus du myocarde, hypertension artérielle, tachycardie.
- Risques neurologiques : accidents vasculaires cérébraux (AVC), syndrome d'encéphalopathie réversible postérieure (PRES), syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS).
- Autres effets secondaires : convulsions, réactions cutanées graves (comme la pustulose exanthématique aiguë généralisée).
L'ANSM précise que ces effets indésirables peuvent survenir même chez des patients sans antécédents médicaux ou facteurs de risque, quelle que soit la dose ou la durée du traitement. Entre 2012 et 2018, 25 cas d'AVC et 9 cas d'infarctus liés à ces médicaments ont été signalés en France, dont certains ont conduit au décès.
Un contexte de vigilance accrue
Cette décision s'inscrit dans un contexte où l'ANSM durcit progressivement sa position sur ces traitements. Dès 2023, elle avait explicitement déconseillé leur utilisation. Cependant, malgré une baisse temporaire des ventes après cette recommandation, elles ont connu une hausse significative depuis septembre 2024. Ce rebond a alarmé les autorités sanitaires à l'approche de l'hiver.
Alternatives pour soulager les symptômes du rhume
L'ANSM rappelle que le rhume peut être traité efficacement avec des mesures simples et non médicamenteuses :
- Lavage nasal avec des solutions adaptées.
- Hydratation régulière.
- Maintien d'une atmosphère fraîche et aérée.
- Surélévation de la tête pendant le sommeil.
Ces approches permettent de limiter les symptômes sans exposer les patients aux risques associés aux vasoconstricteurs oraux.
La mise sous ordonnance des médicaments contenant de la pseudoéphédrine marque un tournant dans leur utilisation en France. Cette mesure vise à protéger les patients en limitant l'accès à ces traitements potentiellement dangereux pour une affection bénigne comme le rhume. L'ANSM appelle également les professionnels de santé à informer les patients sur les risques liés à ces médicaments et à privilégier des alternatives plus sûres.
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