Deux études européennes mettent en avant l’intérêt du dépistage du cancer du sein par mammographie

Deux articles publiés dans le Lancet du 26 avril montrent que l’introduction du dépistage par mammographie en Suède et aux Pays-Bas a contribué à une diminution des décès par cancer du sein.

L’intérêt sur le long terme du dépistage du cancer du sein par mammographie a connu un débat agité ces dernières années. Laszlo Tabar (Falun Central Hospital, Suède) et ses collaborateurs ont comparé les décès par cancer du sein dans deux régions de Suède au cours des 20 dernières années, avant et après l’introduction du dépistage en Suède en 1978. Leur analyse comportait 210.000 femmes avec un diagnostic de cancer du sein et âgées de 20 à 69 ans.

Selon leur conclusion, les femmes âgées de 40 à 69 ans qui ont bénéficié d’un dépistage avaient un risque de décès par cancer du sein réduit de 44 % comparées à celles du même âge qui ont développé un cancer du sein avant que le dépistage n’ait été introduit. Les femmes de 40 à 69 ans qui n’ont pas été dépistées après l’introduction du dépistage avaient une réduction de 16 % du risque de décès par cancer du sein comparées aux femmes avec un cancer du sein diagnostiqué avant 1978.

Selon Laszlo Tabar : « En tenant compte des biais potentiels, des modifications de la pratique clinique et de l’incidence du cancer du sein, le dépistage par mammographie contribue à réduire de façon substantielle la mortalité par cancer du sein dans ces deux régions ».

Dans une seconde étude, Harry de Koning (Erasmus Medical Centre, Rotterdam) et ses confrères ont évalué l’impact du dépistage par mammographie depuis sa mise en place il y a un peu plus de 10 ans.

Les décès par cancer du sein chez les femmes de 55 à 74 ans étaient environ réduit de 20 % en 2001 comparés aux taux enregistrés en 1986-1988 avant l’introduction du dépistage. Globalement, la tendance à l’augmentation des décès par cancer du sein aux Pays-Bas a été inversée après la mise en place du programme de dépistage, ajoutent les auteurs.

Source : Lancet 2003 ;361 :1405-10, 1411-17