Cancer du sein : le soja, l'enterolactone et le thé vert pourraient réduire les risques de récidive et de décès
Des composés de soja appelés isoflavones, ainsi que d'autres composés d'origine végétale, pourraient réduire de manière significative le risque de récidive du cancer du sein ou de décès. Cette conclusion provient d'une nouvelle méta-analyse dirigée conjointement par des chercheurs du Centre de Cancer Kimmel de Johns Hopkins. Ces résultats, publiés le 10 janvier dans le journal "JNCI Cancer Spectrum", fournissent des données probantes dans ce domaine.
L'équipe de recherche, composée d'investigateurs en Australie, au Danemark, en Angleterre, en Norvège et aux États-Unis, a examiné 22 études observationnelles publiées. Ces études analysaient l'impact de l'apport alimentaire en soja, lignanes (composés présents dans diverses plantes, y compris les graines et les noix), légumes crucifères et thé vert sur la récurrence du cancer du sein, la mortalité spécifique à ce cancer et la mortalité toutes causes confondues. Les résultats les plus notables concernaient les isoflavones de soja, associées à une réduction de 26 % du risque de récurrence du cancer du sein, en particulier chez les survivantes post-ménopausées.
Une découverte intéressante : le rôle de l'enterolactone
Pour la première fois dans une méta-analyse, l'enterolactone, un composé métabolisé à partir des lignanes, serait associé à une réduction du risque de mortalité spécifique au cancer du sein de 28 % et la mortalité toutes causes de 31 %. Ces composés se trouvent dans une grande variété de plantes, comme les graines, les noix, les légumineuses, les céréales complètes, les fruits et les légumes. Toutefois, déterminer la dose optimale de lignanes dans l'alimentation à partir de ces données sur l'enterolactone s'avère d’autant plus difficile, que sa métabolisation est étroitement liée aux spécificités de chaque microbiome intestinal.
Diana van Die, Ph.D., de l'Institut de Recherche en Santé NICM de l'Université Western Sydney en Australie et principale auteure de l'étude, a déclaré : « Ces résultats ont été classés comme probables, ce qui signifie qu'il existe des recherches solides montrant qu'ils ont contribué aux résultats que nous observons. »
Les résultats suggèrent également un effet de la consommation de thé vert, avec une réduction de 44 % du risque de récurrence du cancer du sein chez les femmes atteintes de cancer de stade I ou II. Les effets les plus importants ont été observés chez les consommateurs de trois à cinq tasses par jour. Les lignanes, consommés avant le diagnostic de cancer du sein, ont montré une réduction non significative de 34 % du risque de mortalité spécifique au cancer et de 19 % de la mortalité toutes causes chez les femmes post-ménopausées.
Des études cliniques pour évaluer la dose efficace restent nécessaires
Les auteurs insistent en conclusion sur la nécessité d’une part de ne pas considérer ces aliments comme une alternative au traitement médical ou chirurgical et d’autre part de lancer des études cliniques à même de pouvoir évaluer la dose efficace.
« Cette recherche souligne la nécessité de réaliser des études plus robustes dans ce domaine, en examinant les dosages les plus efficaces de ces composés, et si commencer à les consommer après un diagnostic a le même effet qu'une habitude alimentaire à vie avant le diagnostic. C'est ce que recherchent les patients », a ajouté Channing Paller, M.D., auteur principal de l'étude.
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