Le virus de l’hépatite C (VHC) ne semble pas accélérer la progression de l’infection par le VIH
Les études de l’impact du VHC sur l’évolution de l’infection par le VIH ont souvent montré des résultats contradictoires. Une nouvelle enquête menée sur 1955 patients américains montre le VHC ne modifie pas significativement le risque de décès, d’évolution vers le SIDA et la réponse aux antirétroviraux.
Ces données sont issues d’une publication qui paraît dans le Journal of American Medical Association (JAMA) du 10 juillet. Cette étude a été dirigée par Mark Sulkowski de l’Ecole de médecine de l’université Johns Hopkins à Baltimore.
« Chez les patients qui reçoivent un traitement antirétroviral, nous n’avons pas trouvé la preuve que l’infection par le virus de l’hépatite C altérait de façon substantielle la réponse virologique ou immunologique à un traitement antirétroviral efficace. L’infection par le virus de l’hépatite B ne devrait pas être une barrière à un traitement antirétroviral agressif chez les patients infectés par le VIH », explique Mark Sulkowski.
L’étude portait sur 1955 patients suivis à l’hôpital Johns Hopkins. Tous étaient infectés par le VIH mais aucun ne présentait un SIDA à l’inclusion dans l’étude. Par ailleurs, 45 % des patients étaient infectés par le VHC. Le suivi médian était d’environ deux ans.
Les investigateurs n’ont pas détecté de différences pour le risque d’acquisition d’une maladie opportuniste caractéristique du stade SIDA entre les deux groupes. Ces évènements ont concerné 26,4 % des patients des patients VHC+ et 24,4 % des patients VHC- mais la différence n’était pas significative. Il en était de même pour le risque de décès : 17,5 % des patients VHC+ et 15,5 % des patients VHC-.
Cependant, le risque de décès semblait plus élevé pour les patients VHC dont le nombre initial de CD4 était compris entre 50 et 200/µL. Les auteurs expliquent que cette différence était due à des variations d’exposition aux traitements antirétroviraux et à leur efficacité.
Enfin, l’évolution des CD4 sous traitement antirétroviral était comparable chez les patients VHC+ et VHC-.
« Nos résultats soulignent l’importance de fournir des soins efficaces contre le VIH chez les patients également infectés par le VHC », a commenté Sulkowski. En d’autres termes, le VHC ne semble pas avoir d’effet direct sur la progression de l’infection par le VIH. D’un autre côté, on peut rappeler que le VIH accélère la progression des pathologies hépatiques liées au VHC. Dans un éditorial qui accompagne cet article, Rossi et al. évoquent les problèmes du traitement des patients co-infectés par le VHC et le VIH, notamment en termes d’interactions et de toxicité hépatique.
Source : JAMA 2002 ;288 :199-206, 241-3
SR
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