Contrôle des tremblements de sévère intensité : une comparaison entre la stimulation du thalamus et l’ablation du thalamus
La stimulation thalamique et la thalamotomie (destruction chirurgicale stéréotaxique du thalamus, le plus interne et le plus volumineux des noyaux gris centraux) ont la même efficacité pour contrôler les tremblements résistants au traitement médical, mais la stimulation thalamique a moins d’effets secondaires et entraîne une amélioration plus importante sur le plan fonctionnel, indique une étude néerlandaise parue dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine.
Dans le traitement des tremblements sévères, lorsque ceux-ci ne répondent pas au traitement médical, la stimulation cérébrale via une électrode implantée dans la région thalamique a été développée comme une alternative à la thalamotomie.
La stimulation est considérée comme étant aussi efficace que la thalamotomie, mais présenterait moins de complications. Aussi, le P. Richard Schuurman et ses collègues du Department of Neurology de l’Academic Medical Center d’Amsterdam ont-ils évalué les effets de deux interventions sur les capacités fonctionnels des patients présentant un tremblement soit parkinsonien, soit essentiel, soit associé à une sclérose en plaques (SEP). Au total, 68 patients (45 parkinsoniens, 13 avec un tremblement essentiel, et 10 avec une SEP) ont été randomisés soit vers une thalamotomie, soit vers une stimulation thalamique. La critère principal de jugement était la modification des capacités fonctionnelles six mois après la chirurgie mesurée par l’index d’activités de Frenchay.
Les scores de cet index peuvent varier de 0 à 60, les scores les plus élevés correspondant à une meilleure fonction.
Les critères de jugement secondaires étaient la sévérité du tremblement, le nombre des effets secondaires et ce que le patient pensait de l’évolution de son tremblement.
Les auteurs rapportent une amélioration plus importante du statut fonctionnel chez les patients appartenant au groupe stimulation que pour ceux appartenant au groupe thalamotomie, ce qu’illustrent les augmentations des scores de l’index des activités de Frenchey (respectivement de 31,4 et 36,3 et de 32,0 à 32,5 ; différence entre les 2 groupes : 4,4 points ; intervalle de confiance à 95 % : 2,0 à 6,9).
Les analyses multivariées, après justement pour les caractéristiques initiales, ont également démontré que les patients dans le groupe stimulation présentaient une amélioration plus grande (différence entre les groupes : 5,1 points ; intervalle de confiance à 95 % : 2,3 à 7,9).
Dans le groupe thalamotomie, chez 27 des 34 patients, le tremblement a été complètement ou presque supprimé. Ceci a été le cas chez 30 des 33 patients appartenant au groupe stimulation thalamique.
Un patient du groupe stimulation thalamique est décédé en période périopératoire après hémorragie cérébrale.
« A l’exception de cet accident, la stimulation thalamique a été significativement associée à moins d’effets indésirables que la thalamotomie », concluent les auteurs.
Le statut fonctionnel s’est amélioré chez 8 patients dans le groupe thalamotomie, comparés à 18 patients dans le groupe stimulation thalamique (p=0,01).
Source : NEJM, 17 février 2000, 342 : 461-8.
Descripteur MESH : Thalamus , Noyaux gris centraux , Patients , Tremblement , Confiance , Jugement , Hémorragie , Hémorragie cérébrale , Index , Période périopératoire , Sclérose , Sclérose en plaques , Tremblement essentiel