Vaccination scolaire : un médecin mis en examen pour la prise en charge d’un malaise
Les réactions judiciaires et sanitaires face au drame
Le 19 octobre 2023, un collégien de Saint-Herblain a perdu la vie des suites d’un traumatisme crânien consécutif à une chute survenue peu après une vaccination contre le papillomavirus. Hospitalisé au CHU de Nantes, son état s’est dégradé, et il est décédé le 27 octobre.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire afin d’analyser les conditions de prise en charge de l’adolescent avant et après son malaise. Le 5 mars 2025, un médecin présent lors de la vaccination a été mis en examen, le juge d’instruction ayant estimé que la faute médicale commise était caractérisée. L’Agence régionale de santé (ARS) a toutefois conclu que l’organisation de la campagne de vaccination ne présentait pas de dysfonctionnements et a exclu tout lien entre le vaccin et le malaise.
Un manquement à une obligation de prudence et de sécurité.
L’instruction a mis en avant la gestion inappropriée du malaise de l’adolescent. Alors qu’il se plaignait de ne pas se sentir bien, il a été installé sur une chaise plutôt qu’en position allongée. Peu après, il a chuté lourdement et a subi un traumatisme crânien fatal.
Le juge d’instruction a estimé que la prise en charge du malaise n’avait pas été adaptée, mettant en avant un défaut de précaution qui aurait pu prévenir la chute fatale. Le médecin mis en examen a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contacter les autres protagonistes du dossier selon FranceBleu.
Une émotion vive
Ce drame a suscité une émotion considérable et a entraîné une remise en question de la vaccination en milieu scolaire. En Loire-Atlantique, la direction de l’enseignement catholique a cessé de promouvoir activement la campagne de vaccination contre le papillomavirus, laissant chaque établissement libre de décider de sa mise en place.
Face à cet incident, des ajustements ont été préconisés pour renforcer la prévention et améliorer la gestion des malaises post-vaccination en milieu scolaire. L’ARS insiste notamment sur la surveillance des adolescents pendant 15 minutes après l’injection et l’importance de les installer en position allongée en cas de malaise.
Ce drame rappelle un précédent marquant en 1998, lorsque la campagne de vaccination scolaire contre l’hépatite B avait été suspendue en raison de polémiques sur un lien supposé avec la sclérose en plaques et de réactions secondaires observées. Cette suspension avait entraîné une forte baisse de la couverture vaccinale en France et renforcé l’hésitation vaccinale, montrant l’impact significatif qu’un incident peut avoir sur la perception publique des programmes de vaccination.
Précautions et bonnes pratiques en milieu scolaire
Les adolescents sont particulièrement sensibles au stress lié à la vaccination, ce qui peut entraîner des réactions variées, allant du simple malaise à une syncope vasovagale. Ce phénomène, appelé "réaction de stress liée à la vaccination" (RSLV), est indépendant du vaccin lui-même et peut être déclenché par l'appréhension de l'injection.
Cette réaction peut entraîner des manifestations temporaires telles que des étourdissements, une sensation de faiblesse ou des malaises vagaux. L’adolescence étant une période propice aux hypotensions orthostatiques et aux réponses physiologiques exacerbées, la vigilance des professionnels de santé est essentielle pour éviter tout incident, notamment les chutes pouvant survenir après une perte de connaissance.
Les malaises post-vaccination, souvent liés au stress, sont bien documentés et peuvent provoquer des syncopes vasovagales. Pour prévenir les chutes et assurer la sécurité des patients, les professionnels de santé doivent appliquer des protocoles stricts, notamment :
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Veiller à un environnement calme et rassurant.
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Identifier les adolescents à risque (antécédents de malaise, anxiété).
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Installer les jeunes en position assise ou allongée pendant et après la vaccination.
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Observer les patients pendant au moins 15 minutes.
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Former les soignants à reconnaître et gérer les différents types de malaises post-vaccinaux.
En cas de malaise vagal, il convient d’allonger le patient, de surélever ses jambes, de desserrer ses vêtements si nécessaire et de lui parler avec calme pour le rassurer.
Si la vaccination en milieu scolaire reste un levier important pour atteindre une couverture vaccinale élevée, cet événement tragique met en lumière la nécessité d’un encadrement rigoureux et d’une formation continue des professionnels impliqués. Renforcer la sécurité des campagnes vaccinales est essentiel pour maintenir la confiance du public et éviter que de tels incidents ne se reproduisent.
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