Un programme américain destiné à traiter l’état dépressif des patients cardiaques n’a pas diminué les risques de récidive
Dans le cadre des sessions scientifiques de l’American Heart Association, une étude est présentée sur le bilan du programme de santé américain visant à traiter la dépression et à augmenter le support psycho-social des personnes ayant subi un accident cardiaque. A cette occasion, il a été montré que globalement ces caractéristiques ont été améliorées mais que les personnes traitées n’ont pas réduit leur risque de décès provoqué par un second accident cardiovasculaire.
«Même si la réduction des risques attendue n’a pas eu lieu, ce programme a permis de franchir une première étape dans la façon de traiter la dépression des personnes et de pouvoir améliorer leurs conditions sociopsychologiques après un accident cardiaque», a commenté le directeur du National Heart, Lung, and Blood Institute, Claude Lenfant.
Afin de tenter désormais de réduire la mortalité cardiaque, Lenfant dit qu’il est important d’analyser le bilan de ce programme et il souligne la première étude, The Enhancing Recovery in Coronary Heart Disease Patients Study (ENRICHD), qui évalue les effets du traitement de la dépression ou de la précarité sociale chez les patients victimes d’un accident cardiovasculaire.
L’étude estime à environ 25% la proportion d’individus victimes d’une dépression ou étant dans une situation de précarité sociale après un accident cardiaque. Ces patients ont 3 à 4 fois plus de risques de décès.
ENRICHD a regroupé 2481 patients victimes d'un infarctus du myocarde et souffrant d’un état dépressif ou se trouvant en précarité sociale, ou les deux. Les patients ont été soumis, dans les 21 jours suivant leur accident, au hasard, soit à un traitement spécifique incluant une thérapie comportementale soit à un soin médical courant.
Après 6 mois, les patients du groupe ‘traitement’ ont diminué de 57% leur état dépressif (selon l’échelle de Hamilton) contre 47% pour le groupe ‘courant’. Le support social a été amélioré de 27% contre 18% respectivement pour ces deux groupes.
Aucun changement en revanche n’est apparu concernant les taux de décès par accident cardiaque entre les deux groupes. Il y a eu 24.4% de décès ou de second accident parmi le groupe ‘traitement’ contre 24.2% parmi l’autre groupe.
«Les patients traités spécifiquement ont amélioré leur qualité de vie sociale et psychologique», a commenté Susan Crajkowski, le médecin dirigeant les opérations.
Les auteurs de l’étude pensent que la durée du traitement ainsi que son commencement, n’ont pas été suffisamment adaptés. Selon les auteurs, ils ont enregistré une amélioration générale du bien être des personnes sans pour autant améliorer dans le fond leur état dépressif leur permettant sur le long terme d’améliorer leur condition morale et physique.
Source : NIH-National Heart, Lung, and Blood Institute 13 novembre 2001.
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