Diagnostic de la primo-infection par le VIH
Une étude de cohorte prospective de chercheurs américains parue dans Annals of Internal Medicine montre que dans le diagnostic de la primo-infection par le VIH-1, le test permettant de mesurer l’antigène p24 mérite d'être pris en compte, et ce malgré les quelques limitations qu’il peut avoir. En ce qui concerne les symptômes cliniques, ils ne sont pas assez précis dans la prédiction de la primo-infection.
L’approche optimale du diagnostic de la primo-infection par le VIH-1 n’étant pas bien définie, le Dr E. Daar et ses collaborateurs ont conduit une étude de cohorte prospective visant à déterminer l’utilité des symptômes spécifiques et des tests virologiques dans le diagnostic d’une primo-infection par le VIH-1.
Un total de 436 patients présentant des symptômes faisant penser à une primo-infection par le VIH sont entrés dans l’étude. Les auteurs ont utilisé les données cliniques et ont mesuré les taux des anticorps anti-VIH, de l’ARN viral et de l’antigène p24.
La primo-infection a été diagnostiquée chez 54 patients (12,4 %). Ces patients ont eu un résultat positif au test virologique même si les anticorps anti-VIH n’étaient pas détectables.
La sensibilité du test de l’antigène p24 était de 88,7 % (IC 95 % = 77 %-95,7 %) et la spécificité était de 100 % (IC 95 % = 99,3 %-100%).
En ce qui concerne le test de l’ARN viral , la sensibilité était de 100 % et la spécificité de 97,4 % (IC 95 % = 94,9 %-98,9 %).
Fièvre, myalgie, érythèmes, sueurs nocturnes, arthralgie sont plus fréquents chez les patients avec une primo-infection (P < 0,05).
En conclusion, les symptômes cliniques ne permettent pas de prédire de manière précise une primo-infection. Quand fièvre, myalgie et érythèmes sont combinés, la valeur prédictive augmente mais ne dépasse pas les 75 %.
Les deux tests virologiques utilisés se sont révélés utiles pour le diagnostic de la primo-infection. Toutefois, chacun de ces tests a ses limites. Bien que le test de l’ARN viral soit plus sensible que celui de l’antigène p24, le test de l’ARN viral est beaucoup plus cher (100 $ vs 20 $, chaque) et la fréquence des résultats faussement positifs risque d’être plus importante (à cause de sa plus faible spécificité).
Source : Ann Intern Med. 2001 ; 134 : 25-29
Descripteur MESH : Infection , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infectiologie , Diagnostic , Précis , Patients , Anticorps , Arthralgie , Fièvre , Risque