Effets de la triamcinolone inhalée sur la broncho-pneumopathie chronique obstructive
Une étude américaine parue dans le New England Journal of Medicine montre que le traitement par la triamcinolone des patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive ne ralentit pas la progression de la maladie. Toutefois, ce médicament réduit les symptômes respiratoires chez certains de ces patients et diminue la nécessité de soins consécutifs à un problème respiratoire. Cependant, des effets secondaires sur la densité minérale osseuse ont également été observés.
La broncho-pneumopathie chronique obstructive résulte du déclin progressif de la fonction pulmonaire. On pense qu’elle est la conséquence de l’inflammation des bronches. Les auteurs ont émis l’hypothèse qu’un traitement anti-inflammatoire par des corticostéroïdes inhalés ralentirait ce déclin.
Les membres du Lung Health Study Research Group</i> ont fait entrer dans une étude randomisée contre placebo 1116 personnes, âgées de 40 à 69 ans, fumeurs ou ayant récemment cessé de fumer et souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive. Ces patients ont reçu soit 2 x 600 µg/jour de triamcinolone acetonide inhalée (n=559), soit un placebo (n=557).
Les auteurs ont mesuré le déclin du volume expiratoire maximal seconde (VEMS) après administration du bronchodilatateur, les symptômes respiratoires, la nécessité de soins consécutifs à un trouble respiratoire et la réactivité bronchique (hypersensibilité à la methacholine). De plus, chez 412 participants, la densité minérale osseuse, au niveau de la hanche et du rachis lombaire, a été mesurée avant le traitement, puis 1 ans et 3 ans après le début de celui-ci.
La durée moyenne du suivi a été de 40 mois. L’étude montre que le déclin du VEMS après utilisation du bronchodilatateur n’est pas significativement différent pour les deux groupes triamcinolone et placebo (moyenne, 44,2 +/- 2,9 vs 47,0 +/- 3,0 ml/an ; P=0,50).
Comparé au groupe témoin, il y a eu 25 % moins de symptômes respiratoires durant l’étude pour le groupe triamcinolone (21,1 / 100 personne-années vs 28,2 / 100 personne-années ; P=0,005) et environ 50 % moins de visites chez le médecin suite à une maladie respiratoire (1,2 / 100 personne-années vs 2,1 / 100 personne-années ; P=0,03).
Les patients traités par la triamcinolone présentent moins de réactivité bronchique en réponse à la methacholine à 9 mois et 33 mois (P=0,02).
Après trois ans, la densité minérale osseuse au niveau du rachis lombaire (P=0,007) et de la hanche (P<0,001) était significativement plus faible dans le groupe triamcinolone.
Les auteurs concluent que la triamcinolone ne ralentit pas le déclin de la fonction pulmonaire chez les personnes souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive. Par contre, il y a une amélioration de la réactivité bronchique et des symptômes respiratoires. De plus, la nécessité de soins suite à des problèmes respiratoires est diminuée. Selon les auteurs, la perte osseuse n’est pas cliniquement importante mais les bénéfices apportés par la triamcinolone devraient être soupesés avec les effets secondaires potentiels sur la densité minérale osseuse qui pourraient survenir sur le long terme.
Source : N Engl J Med 2000 ; 343 : 1902-1909
Descripteur MESH : Triamcinolone , Patients , Soins , Maladie , Placebo , Hanche , Personnes , Rachis , Bronches , Hypersensibilité , Membres