Pas de relation entre téléphone portable et cancer cérébral
Une étude rétrospective portant sur des individus utilisant régulièrement le téléphone cellulaire montre qu’il n’y a pas d’association entre sa fréquence d’utilisation et la probabilité de développer une tumeur cérébrale. Les résultats de cette étude américaine sont parus dans le Journal of the American Medical Association.
Il y a une relative pénurie de données concernant les effets possibles sur la santé dus à l’utilisation d’un téléphone cellulaire. Afin de vérifier l’hypothèse que l’usage de celui-ci est lié à un risque de cancer du cerveau, une étude cas-témoin a été menée entre 1994 et 1998 dans 5 centres universitaires américains sur 469 individus âgés de 18 ans à 80 ans souffrant d’un cancer primaire du cerveau et comparé à 422 témoins non affectés par une telle maladie.
Tous les individus ont répondu à un questionnaire demandant le type d’appareil utilisé, le nombre de minutes d’utilisation par mois, l’année de la première utilisation et le nombre d’années d’utilisation.
L’étude montre que le nombre médian d’heures mensuelles d’utilisation est de 2,5 pour le groupe ‘cas’ et 2,2 pour le groupe témoin. Les patients avec un cancer cérébral étaient aussi nombreux (voire moins nombreux) que les individus témoins à utiliser le téléphone portable, si on se réfère à la durée mensuelle d’utilisation.
La durée moyenne d’utilisation du téléphone portable est de 2,8 ans pour le groupe ‘cas’ et 2,7 ans pour le groupe témoin. Aucune association n’a été observée entre la durée d’utilisation (P=0,54) et le développement d’un cancer cérébral.
Chez les patients, une tumeur cérébrale se développe plus fréquemment du même coté de la tête ou le téléphone a été utilisé (26 vs 15 cas ; P=0,06), mais dans le cas d’un cancer du lobe temporal, une plus grande proportion de tumeurs se produit du coté controlatéral que du coté homolatéral (9 vs 5 cas ; P=0,33).
En ce qui concerne les catégories histologiques de cancer cérébral, tous les odds ratio étaient inférieurs à 1,0 sauf pour les cancers neuroepithéliaux atypiques (odds ratio = 2,1 ; IC 95 % =0,9-4,7).
Selon les auteurs, ces données suggèrent que l’utilisation d’un téléphone portable n’est pas associée à un risque de cancer cérébral. Toutefois, des études plus approfondies seront nécessaires pour vérifier l’impact apporté par une période d’utilisation plus importante, en particulier pour les tumeurs à croissance lente.
Source : JAMA 2000 ; 284 (23) : 3001-3007
Descripteur MESH : Téléphone , Téléphone cellulaire , Probabilité , Cerveau , Patients , Risque , Tumeurs , Association , Croissance , Maladie , Santé , Tête