L'interféron pégylé est plus efficace que l'interféron pour le traitement des hépatites C chroniques
Deux études publiées aujourd'hui dans le New England Journal of Medicine ont comparé l'efficacité de l'interféron pégylé et de l'interféron. Ces travaux indiquent que l'interféron pégylé donne de meilleurs résultats pour le traitement des hépatites C chroniques compliquées ou non par une cirrhose ou une fibrose.
L'interféron pégylé ou peginterféron est un composé formé par la fixation covalente d'une molécule de polyéthylèneglycol (PEG) sur une molécule d'interféron. Dans ces deux études, les auteurs ont utilisé du peginterféron alfa-2a qui comprend une chaîne de PEG de 40 kDa. Le peginterféron présente des avantages pharmacocinétiques par rapport à l'interféron notamment par une augmentation de sa demi-vie et de son absorption et une diminution de sa clairance rénale.
Zeuzem et al ont étudié son efficacité chez des patients avec une hépatite chronique : 267 sujets ont reçu du peginterféron alfa-2a (180 µg) en sous cutané une fois par semaine pendant 48 semaines. Deux cent soixante quatre (264) autres patients ont été traités par interféron alfa-2a : 6 millions d'unités trois fois par semaine durant 12 semaines puis 3 millions d'unités trois fois par semaine durant 36 semaines.
Le nombre de copies d'ARN-VHC a été déterminé à la 48° et 72° semaine.
Le taux de réponse (nombre de copies < 100/ml) était plus élevé avec le peginterféron alfa-2a à la 48° semaine (69 % versus 28 %) et à la 72° semaine (39 % vs 19 %).
De plus, la normalisation de la concentration en alanine aminotransférase était plus fréquente dans le bras peginterféron (45 % vs 25 % à la 72° semaine).
Les auteurs n'ont pas noté de différence dans la survenue des effets secondaires.
Dans un autre article, Heathcote et al indiquent que le peginterféron alfa-2a est plus efficace que l'interféron chez les patients avec une hépatite C chronique et une cirrhose ou une fibrose.
Lors de cet essai, 88 patients ont reçu 3 millions d'unités d'interféron alfa-2a trois fois par semaine, 96 patients ont reçu 90 µg de peginterféron alfa-2a une fois par semaine et 87 patients ont reçu 180 µg de peginterféron alfa-2a une fois par semaine. La durée du traitement était de 48 semaines.
A la 72° semaine, l'ARN-VHC était indétectable chez 8 % des patients du groupe interféron, 15 % des patients du groupe peginterféron 90 µg et 30 % des patients du groupe peginterféron 180 µg. Pour ces mêmes groupes, la concentration d'alanine aminotransférase était normalisée chez 15 %, 20 % et 34 % des sujets. La réponse histologique, évaluée d'après une biopsie hépatique, était plus fréquente avec le peginterféron : 31 % de réponse avec l'interféron, 44 % avec le peginterféron 90 µg et 54 % avec le peginterféron 180 µg.
Ici encore, la tolérance au traitement était similaire dans tous les groupes.
Dans un éditorial qui commente ces travaux, les Drs D. Schafer et M. Sorrell (Centre médical de l'Université du Nebraska) note que ces résultats prometteurs doivent amener à l'évaluation du peginterféron en combinaison avec la ribavirine dans le traitement de l'infection chronique au VHC.
Source : N Engl J Med 2000; 343:1666-72, 1673-80, 1723.
Descripteur MESH : Infectiologie , Fibrose , Patients , Alanine , ARN , Hépatite , Absorption , Biopsie , Bras , Éditorial , Hépatite C , Hépatite C chronique , Hépatite chronique , Infection , Ribavirine , Vie