Révolution dans la transplantation pulmonaire : une greffe robotisée indolore sans ouverture du thorax
L’équipe médicale de Vall d'Hébron vient de réaliser une première mondiale en transplantation pulmonaire grâce à une technique robotique moins invasive. Ce nouveau procédé pourrait bien transformer la chirurgie de transplantation pulmonaire à l'échelle mondiale.
Une technique innovante et moins invasive
L'équipe de chirurgie thoracique et de transplantation pulmonaire de Vall d'Hébron a mis au point une technique robotique révolutionnaire et beaucoup moins invasive que les méthodes traditionnelles. L'opération est effectuée en réalisant une incision d'environ 8 cm sous le sternum et juste au-dessus du diaphragme. Le poumon malade est retiré par cette incision, puis le poumon sain du donneur est introduit. Albert Jáuregui, chef de la chirurgie thoracique et de la transplantation pulmonaire de Vall Hebron, explique : "La peau est très flexible, et bien que le poumon arrive gonflé, nous le dégonflons avant de l'introduire dans la cavité thoracique avec beaucoup de précautions."
Le robot Da Vinci est utilisé lors de cette intervention, avec ses quatre bras introduits par de petites ouvertures (entre 8 et 12 millimètres) dans différentes parties du thorax. Le chirurgien contrôle les mouvements à distance depuis une console, permettant une précision accrue.
La greffe unipulmonaire a été réalisée sur un homme de 65 ans atteint de fibrose pulmonaire. L'opération a eu lieu le 28 février et le patient a été autorisé à rentrer chez lui plus d'une semaine après, ce qui a permis de révéler publiquement le succès de l'intervention.
👨⚕️ 🩺 Realizan el primer trasplante pulmonar robótico del mundo en el hospital Vall d'Hebron
— La Vanguardia (@LaVanguardia) April 17, 2023
Esta innovadora técnica representa un antes y un después en el trasplante pulmonar, pues es mucho más precisa y favorece a una mejor recuperación del paciente
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Comparaison avec la technique traditionnelle
La méthode traditionnelle utilisée pour les transplantations pulmonaires est beaucoup plus agressive. Elle implique de séparer les côtes et d'ouvrir le thorax, permettant au chirurgien de voir tous les organes à l'œil nu, mais provoquant également un postopératoire délicat. Selon Jáuregui, "nous pratiquons une incision entre les côtes et ouvrons le thorax comme le capot d'une voiture pour changer les poumons."
Aucune équipe dans le monde n'avait réussi à éviter cette étape d'insertion des poumons par les côtes, la plus agressive de l'intervention. Le seul précédent en chirurgie robotique, bien que moins ambitieux, a été réalisé aux États-Unis, à l'hôpital Cedars-Sinai de Los Angeles.
Des bénéfices considérables pour les patients
Les cicatrices plus petites réduisent également le risque d'infection. Cependant, le changement le plus significatif concerne la récupération du patient. Adela Amat, superviseure de l'unité de transplantation d'organes solides de Vall Hebron, souligne que les patients ont besoin de beaucoup moins d'analgésiques puissants, ce qui améliore leur rétablissement et leur conscience. Xavier Llobet Ordóñez, premier patient transplanté avec cette technique non invasive, témoigne : "Je peux dire que depuis mon réveil, la douleur a été nulle. Chaque jour, on me demandait si j'avais mal, et ma réponse était toujours non."
Cette technique sera proposée pour le moment à des patients très sélectionnés, mais l'équipe médicale est convaincue que leur expérience permettra de l'appliquer plus fréquemment et de changer la pratique des transplantations pulmonaires dans le monde entier.
Un travail d'équipe multidisciplinaire
Bien que la chirurgie robotique soit au centre de l'attention, la réussite de cette intervention innovante n'aurait pas été possible sans l'implication d'une équipe multidisciplinaire. Les professionnels de la chirurgie thoracique et de la transplantation pulmonaire, de l'anesthésiologie, de la réanimation et de la thérapie de la douleur, de la chirurgie cardiaque, des soins intensifs et des infirmières ont tous dû se former et se préparer pour relever ce défi.
L'équipe de l'Hôpital Vall d'Hébron a travaillé en collaboration avec des chirurgiens de l'Hôpital Cedars-Sinai de Los Angeles, aux États-Unis, qui avaient annoncé l'année dernière avoir réalisé la première greffe pulmonaire avec robot. Après avoir échangé avec leurs collègues américains, les chirurgiens espagnols ont développé leur propre méthode, évitant l'ouverture thoracique qui était encore pratiquée par les médecins de Los Angeles.
L'équipe prévoit maintenant d'opérer d'autres patients de cette manière et de se préparer à réaliser la première greffe bipulmonaire avec cette technique. Elle compte également partager sa méthode avec d'autres professionnels de santé lors du XXe Congrès de la Société espagnole de chirurgie laparoscopique et robotique, qui se tiendra à Bilbao les 20 et 21 avril.
L'équipe de Vall d'Hébron, seul centre en Catalogne où sont réalisées ce type de transplantations, reste prête 24 heures sur 24 pour intervenir lorsqu'un poumon est disponible, en utilisant la technique traditionnelle ou la méthode moins invasive, selon les circonstances. Quant à Xavier, il a déjà reçu son congé de l'hôpital : "Je vais continuer à vivre, à profiter de la vie, de ma famille et de tout ce qui est opportun pour savourer chaque instant."
Cette nouvelle méthode pourrait marquer un tournant majeur dans la chirurgie de transplantation pulmonaire et avoir un impact considérable sur la qualité de vie des patients concernés.
Crédit photo : DepositPhotos
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