Le SNPI exhorte les députés à voter pour les ratios infirmiers : une question de vie ou de mort

Le SNPI exhorte les députés à voter pour les ratios infirmiers : une question de vie ou de mort À quelques jours d’un vote décisif à l’Assemblée nationale, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) appelle les élus à prendre leurs responsabilités. Avec des infirmières qui gèrent quotidiennement deux fois plus de patients que ne le recommandent les normes internationales, le système hospitalier français se trouve au bord de la rupture. Le SNPI insiste : instaurer des ratios infirmiers sécurisés, c’est sauver des vies.

Des infirmières débordées et des patients en danger

Selon le SNPI, la surcharge de travail des infirmières en France a des conséquences graves et immédiates. Chaque soignant prend en charge entre 10 et 15 patients, soit bien au-delà du seuil maximal recommandé. "Cette situation entraîne des retards de soins, des aggravations cliniques non détectées, et une hausse de 7 % du risque de mortalité pour chaque patient supplémentaire pris en charge", déclare Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat.

Cette surcharge, largement documentée par des études internationales, est associée à une multiplication des complications évitables : infections nosocomiales, septicémies, arrêts cardiaques, et erreurs médicales. En Californie, où des ratios maximaux ont été instaurés, les hôpitaux ont enregistré une réduction significative des décès et des accidents de travail, tandis qu’en Australie, des milliers d’infirmières ont réintégré le système public après la mise en place de mesures similaires.

"En France, nos hôpitaux sont dans une situation où les soignants ne peuvent plus surveiller correctement leurs patients. Les signes d’aggravation sont manqués, et cela coûte des vies. Combien de temps encore allons-nous accepter cela ?" alerte le SNPI.

Un coût humain et économique insupportable

Le SNPI ne se contente pas de souligner les dangers immédiats pour les patients. Il met également en avant l’impact économique de cette gestion insuffisante des ressources humaines. Une charge de travail excessive entraîne des durées d’hospitalisation prolongées, des réhospitalisations évitables, et des complications coûteuses pour le système de santé.

"En réduisant le nombre de patients par infirmière, on réduit les erreurs, on prévient les complications graves, et on diminue ainsi les coûts hospitaliers", explique Thierry Amouroux. Ces arguments économiques s’ajoutent aux considérations éthiques, rendant le statu quo difficilement défendable.

En 2023, le Sénat a unanimement voté en faveur d’une proposition de loi visant à instaurer des ratios sécurisés. Pourtant, ce texte reste en suspens, et chaque jour de retard se traduit par des vies perdues. "C’est une perte de chances inacceptable pour les patients. La France ne peut pas continuer à ignorer des décennies de preuves scientifiques", insiste le syndicat.

Un appel au sens des responsabilités

Pour le SNPI, l’enjeu est clair : ce 23 janvier 2025, les députés auront l’occasion de transformer le système de santé français en adoptant cette loi. Les ratios infirmiers ne sont pas seulement une question de conditions de travail pour les soignants ; ils constituent un impératif pour garantir des soins sûrs et de qualité.

"Les solutions existent. Elles ont fait leurs preuves ailleurs. Ce vote est une opportunité unique pour éviter de nouvelles tragédies. Députés, nous vous demandons de choisir la vie et la sécurité des patients", conclut le SNPI.

À quelques jours de ce vote crucial, l’avenir des soins hospitaliers en France est entre les mains des élus. Le message du SNPI est clair : investir dans des ratios adéquats, c’est investir dans la santé et la dignité.

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