Adapter la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire chez les personnes âgées

Adapter la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire chez les personnes âgées « Il est nécessaire de développer une prise en charge personnalisée, coordonnée et holistique des facteurs de risque cardiovasculaires chez les sujets âgés de 75 ans et plus », affirme l’Académie nationale de médecine dans un communiqué publié le 26 février 2025. Face à une population vieillissante et hétérogène, l’institution plaide pour une approche médicale ajustée à la fragilité et aux capacités fonctionnelles des patients, plutôt qu’au seul critère de l’âge chronologique.

Une population vulnérable face aux maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires restent la première cause de morbidité et de mortalité chez les personnes âgées. Avec l’avancée en âge, le cœur et les vaisseaux subissent des altérations structurelles et fonctionnelles, accentuées par une exposition prolongée aux facteurs de risque cardiovasculaires (FdR CV).

Toutefois, cette population n’est pas homogène. Certains patients conservent une bonne autonomie fonctionnelle, tandis que d’autres sont particulièrement fragiles et exposés à des complications sévères. Or, une prise en charge inadaptée peut être délétère : un excès de traitements médicamenteux expose aux effets secondaires et aux risques liés à la polymédication, tandis qu’un traitement insuffisant prive certains patients d’une protection efficace contre les complications cardiovasculaires.

Pour éviter ces écueils, l’Académie nationale de médecine recommande une approche individualisée, basée sur l’évaluation de la fragilité et des capacités fonctionnelles plutôt que sur l’âge seul.

Recommandations pour une prise en charge adaptée

Dans son communiqué, l’Académie formule plusieurs propositions destinées à améliorer la gestion des FdR CV chez les patients âgés :

  • Un dépistage systématique de la fragilité et des capacités fonctionnelles, permettant d’adapter les stratégies thérapeutiques. Ce dépistage, qui pourrait être réalisé par l’ensemble des professionnels de santé, s’appuierait sur des outils validés et simples d’utilisation.
  • L’intégration de la dé-prescription comme levier thérapeutique, afin de limiter la polymédication et ses effets indésirables. Il s’agit d’évaluer la pertinence des traitements en cours, d’ajuster les doses ou d’arrêter certains médicaments non indispensables. Cette approche nécessite une meilleure coordination entre le médecin traitant et les spécialistes.
  • Le renforcement du soutien à domicile, en favorisant l’utilisation de piluliers, le suivi infirmier et le recours aux objets connectés pour améliorer l’observance thérapeutique et réduire les erreurs médicamenteuses.
  • Une prise en charge optimisée en EHPAD, grâce à l’intervention d’équipes mobiles spécialisées, chargées de suivre régulièrement les patients à haut risque. Ces équipes pourraient combiner visites sur place, exploitation des dossiers médicaux numériques et téléconsultations.
  • L’inclusion des patients âgés et fragiles dans les essais cliniques, afin d’adapter les stratégies thérapeutiques à leurs besoins spécifiques. L’Académie appelle les chercheurs et les industriels du médicament à mettre en place des protocoles favorisant leur participation.

L’ensemble de ces recommandations devra faire l’objet d’une évaluation avant une éventuelle généralisation à l’échelle nationale. L’objectif est de garantir une prise en charge plus équilibrée des personnes âgées à risque cardiovasculaire, en évitant à la fois la surmédicalisation et le sous-traitemen

 

Descripteur MESH : Risque , Facteurs de risque , Personnes , Patients , Population , Face , Médecine , Maladies cardiovasculaires , Dépistage systématique , Thérapeutique , Erreurs médicamenteuses , Dossiers médicaux , Morbidité , Mortalité , Santé , Essais

Pratique médicale: Les +