infections à Mycoplasma pneumoniae : SPF décrit un pic épidémique
Santé publique France (SPF) fait état d’une augmentation significative des infections à Mycoplasma pneumoniae en France depuis le début de l’automne. Cette hausse, supérieure à celle observée en 2019 avant la crise du Covid, est considérée comme une situation épidémique.
Une bactérie insidieuse aux multiples facettes
Mycoplasma pneumoniae, une bactérie principalement responsable d’infections respiratoires, gagne du terrain en France. Elle se manifeste par des infections des voies respiratoires supérieures telles que les angines ou les pharyngites, et peut aussi provoquer des pneumonies aiguës communautaires, particulièrement chez les enfants. Bien que souvent bénigne, cette infection peut entraîner des complications nécessitant une hospitalisation, telles que l’exacerbation de l’asthme ou des manifestations neurologiques et cutanées rares.
Situation épidémiologique
Mycoplasma pneumoniae est à l’origine de 30 à 50% des infections respiratoires d’origine bactérienne. La situation actuelle en France révèle une augmentation marquée des infections depuis la fin de l’été 2023, plus notable encore depuis octobre. Cette tendance se manifeste particulièrement dans les cas de pneumonies aiguës communautaires (PAC) attribuées à cette bactérie.
Les investigations menées par SPF révèlent une hausse des actes médicaux par SOS Médecins et des passages aux urgences pour pneumopathies (toutes origines confondues, mais particulièrement les bactériennes) depuis octobre, surtout en novembre. Les tranches d’âge des 6 à 15 ans et des 16 à 49 ans sont particulièrement touchées, avec des niveaux très supérieurs à ceux des années précédentes. Sur le plan microbiologique, les détections par PCR de Mycoplasma pneumoniae ont triplé entre les semaines 40 et 46 de l’année 2023, atteignant des niveaux nettement supérieurs à ceux de 2019.
Contexte géographique et international
Ces observations ne sont pas limitées à la France métropolitaine. Des augmentations similaires sont rapportées dans plusieurs régions hexagonales, les Drom (La Réunion et Guyane) et dans certains pays européens comme la Suède, les Pays-Bas, la Norvège et l’Irlande. Ce phénomène est probablement lié à la levée des mesures de contrôle instaurées pendant la pandémie.
Mesures préventives recommandées
Pour limiter la propagation de Mycoplasma pneumoniae, SPF recommande l’adoption de gestes barrières simples : porter un masque en cas de symptômes, se laver les mains régulièrement, aérer les espaces de vie, éternuer dans son coude et utiliser des mouchoirs jetables. Ces mesures, essentielles pour réduire les risques de contamination, sont d’autant plus importantes dans le contexte de cette hausse épidémiologique.
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