Élisabeth Borne annonce une enveloppe de 1,1 milliard d'euros pour revaloriser les salaires de nuit à l’hôpital

Élisabeth Borne, la Première ministre, a annoncé un train de mesures pour revaloriser le travail de nuit du personnel soignant des hôpitaux lors d’un déplacement à Rouen.

Les soignants « non-médicaux », tels que les infirmiers et les aides-soignants, bénéficieront d'une augmentation de 25 % pour leurs heures de travail nocturne par rapport au tarif diurne. De plus, une majoration de 20 % sera appliquée au forfait versé pour le travail effectué les dimanches et jours fériés. Cela représenterait 300 euros supplémentaires par mois pour une infirmière à mi-carrière.

Thierry Amouroux, du Syndicat national des professionnels infirmiers, a exprimé son approbation pour le mode de calcul adopté, qui prend en compte l'ancienneté et, par conséquent, les compétences des professionnels. « C'est une bonne chose », a-t-il déclaré pour lemonde.fr. Cependant, il a souligné que les montants augmentés restent très modestes, rappelant qu'un dimanche de travail ne rapporte que 46 euros supplémentaires. « Cela ne suffira pas à retenir les collègues qui en ont assez de travailler en sous-effectif, d'être sous-payés et de subir de la maltraitance institutionnelle », a-t-il ajouté.

Quant aux médecins, le tarif de leur garde de nuit sera majoré de 50 % de façon permanente, une mesure qui s'appliquera tant dans le secteur public que privé. Par ailleurs, les astreintes des praticiens hospitaliers publics seront revalorisées, alignant ainsi leur compensation sur celle de leurs homologues du secteur privé. Ces augmentations salariales viennent officialiser et rendre permanentes les mesures temporaires mises en place à l'été 2022.

Le gouvernement s'est également engagé à accélérer les progrès sur d'autres sujets, tels que la qualité de vie au travail et la conciliation avec les contraintes de la vie personnelle, comme la garde d'enfants.

Ces mesures s'inscrivent dans une volonté gouvernementale de valoriser le travail des professionnels de santé, souvent soumis à des conditions de travail exigeantes et des horaires irréguliers. Elles visent également à attirer et retenir les talents indispensables au bon fonctionnement du système de santé français. Pas sûr qu'en l'état elles demeurent pour autant efficaces tant on part de loin en terme d'attractivité.

Crédit photo : European Parliament, CC BY 2.0