71 SAMU sur 100 en grève
Face à la montée en flèche des appels au numéro d’urgence 15, les assistants de régulation médicale (ARM) sont de plus en plus sollicités. Cette surcharge de travail a conduit une grande majorité d’entre eux à exprimer leur mécontentement par le biais d’une grève.
Les assistants de régulation médicale, au cœur d’une situation préoccupante
Depuis les premières chaleurs estivales, un grand nombre d’ARM ont choisi de manifester leur désarroi. À ce jour, 71 Samu sur les 100 que compte la France ont rejoint le mouvement, selon les données fournies par l’Association française des assistants de régulation médicale (Afarm) au 18 août. Malgré ce mouvement, la plupart des citoyens n’ont constaté aucun changement lors de leurs appels au 15, les professionnels de santé étant fréquemment réquisitionnés.
« Le téléphone ne cesse de retentir. Certains assistants s’abstiennent même de prendre une pause, s’efforçant de minimiser les temps d’attente. » explique Antoine Hubert, responsable au Samu de la Manche, pour Franceinfo.
Un afflux d’appels sans précédent
Qu’est-ce qui a déclenché cette grève ? Une sollicitation croissante liée à une augmentation notable des appels et à la régulation téléphonique obligatoire des services d’urgence. Dans certaines régions, comme la Manche, il est désormais impératif de passer par le 15 pour se rendre aux urgences. Cette nouvelle directive a provoqué une augmentation spectaculaire des sollicitations. Pour mettre en lumière cette réalité, Antoine Hubert, du Samu de la Manche pointe une augmentation de près de 40 % des appels téléphoniques par rapport à l’été dernier.
Or les effectifs n’ont pas été ajustés en conséquence et les ARM en poste doivent gérer un nombre croissant d’appels sans les moyens qui vont avec. La pression monte, la fatigue aussi et ils sont nombreux à frôler le burn-out.
« Moi j’ai 23 ans, je me demande si je vais encore continuer là-dedans ou pas le système de santé est saturé. On n’a pas de réel statut de soignant, on n’a pas de grille indiciaire propre à notre métier » interpelle un ARM du CHU de Toulouse lors de la visite du ministre le 14/08 sur FranceBleue.
Face à cette situation, les ARM réclament une reconnaissance de la pénibilité de leur travail, notamment à travers une prime mensuelle de 100 euros. Ils demandent également des précisions sur les nouvelles grilles salariales promises lors du passage de la loi RIST.
La France dispose actuellement de 2 500 ARM. D’après l’Afarm, ce chiffre est loin d’être suffisant. L’association plaide en faveur de la création de 800 postes additionnels, permettant ainsi aux ARM d’exercer dans un environnement plus apaisé. Toutefois, les pourparlers concernant une revalorisation salariale, initiés avant la saison estivale, n’ont pas trouvé d’écho favorable.
Cette grève est un signal fort envoyé par les ARM pour dénoncer leur précarité et le manque de considération à l’égard de leur métier. En effet, alors que leurs responsabilités sont grandes et que la charge de travail est considérable, ils sont souvent sous-payés et peu reconnus.
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