CHU de Bordeaux : les urgences de Pellegrin refusent les patients qui se présentent spontanément
Le CHU de Bordeaux a décidé de ne plus accepter les patients qui se présenteraient spontanément au service des Urgences de l’hôpital Pellegrin. La direction cherche à anticiper une surcharge de ses services d’urgences à cause de la saison estivale et de l’arrivée massive de touristes. Si cette décision est probablement fondée par une pénurie de personnel soignant, elle témoigne néanmoins du délabrement de l’hôpital public et des effets délétères des politiques publiques.
Les urgences de Pellegrin fermées au public
Selon la direction du CHU de Bordeaux, la réorganisation des urgences est entrée en vigueur dès le 23 juillet. Le site de Pellegrin, qui était auparavant ouvert au grand public, ne recevra désormais plus que les patients référés par le SAMU. Les cas de traumatologie, les accidents de la route et les interventions chirurgicales d’urgence seront concentrés sur ce site, qui sera ouvert 24 h/24 et 7 j/7. Seuls les cas nécessitant une urgence vitale seront acceptés, tous les autres patients étant redirigés vers d’autres structures de soins.
Les urgences de Saint-André, situées en centre-ville près du Palais Rohan, seront ouvertes à plein temps pour recevoir les patients dans des conditions qui s’annoncent difficiles si l'on prend en considération que ce service était déjà à son maximum de capacité selon le Syndicat SUD.
Dans ce contexte, il est vivement recommandé aux patients de contacter d’abord leur médecin traitant ou à défaut le SAMU avant de se rendre aux urgences, afin de soulager le flux de patients et de faciliter le travail des équipes médicales. Cette démarche permettra au médecin régulateur d’évaluer la situation médicale du patient et de l’orienter vers le service d’urgences le plus approprié.
En gironde les Urgences au bord de l’effondrement
Au cours des derniers mois, de nombreux services d’urgence du département de la Gironde ont subi des fermetures temporaires. À titre d’exemple, les urgences de Lesparre-Médoc ont été mises hors service pendant 24 heures le 13 mai, ce qui marque la cinquième fermeture de ce type en l’espace de trois mois. À Langon, les services d’urgence ont connu deux nuits de fermeture les 9 et 10 juin. Sainte-Foy-la-Grande a également connu une fermeture régulière de ses urgences, cumulant 17 jours de fermeture en un mois entre avril et mai, et une fermeture totale du 12 juillet jusqu’au 17 août, au minimum. Le Centre Hospitalier d’Arcachon, en mai, était également sous pression extrême, ce qui a poussé la direction à conseiller au public de contacter le 15 avant de se rendre aux urgences.
Du 12 juillet au 17 août, le service des urgences du centre hospitalier de Sainte-Foy-la-Grande sera à nouveau fermé. Une situation qui suscite l’indignation de la maire de la commune, Christelle Guionie. Pour le Figaro, elle « condamne fermement cette nouvelle fermeture » et exprime son refus d’« accepter l’état dans lequel se trouve notre hôpital public ». L’élue dénonce une « situation désastreuse » et appelle à la « défense » de l’hôpital.
Insistant sur le fait que « l’hôpital de Sainte-Foy-la-Grande est une infrastructure essentielle et structurante pour notre territoire », la maire affirmait que le service des urgences offre « à des milliers de résidents un accès à des soins de qualité, publics et de proximité, sur un territoire déjà vulnérable d’un point de vue social et sanitaire ». Elle rappelait également que les habitants du département « souffrent déjà d’un manque de médecins généralistes et spécialistes » et demandait aux autorités « de trouver une solution durable pour l’hôpital de Sainte-Foy-la-Grande, dont l’implantation locale est essentielle pour répondre aux besoins de notre territoire ».
Le syndicat SUD Santé Sociaux s’attend à un été explosif sur les Urgences du CHU de Bordeaux mais également sur l’ensemble des SAU privés et public du département.
« Le centre 15 sera également fortement impacté par une hausse des appels sans augmentation en moyens médicaux et ARM, joindre le 15 pour une urgence vitale risque d’être compliqué à certains moments. Fermetures de lits importantes, manques de moyens humains, mesures dégradées, oui nous pouvons être très inquiets pour la population du département qui devra se faire prendre en charge pour une urgence cet été.... »
Sur LinkedIn le Dr REBOLI, lui-même urgentiste et président du syndicat des médecins remplaçants pointe du doigt les effets désastreux de la Loi RIST sur l’organisation de l’hôpital public
« Il fut un temps… où il y avait des médecins remplaçants pour éviter les fermetures. Ils étaient présents dans tous les hôpitaux en difficulté depuis des années… ils ont répondu présents pendant le covid, en 1re ligne pour renforcer les équipes… Mais ce gouvernement a fait le choix de les insulter, de les mépriser pour faire des économies ! Ces remplaçants ne reviendront donc JAMAIS avec la loi RIST… bravo Les hôpitaux manquaient déjà de 15 000 médecins… il en manque maintenant 20 à 25 000 !! Cette politique d’économie, du quoi qu’il en coûte, en vies humaines est fantastique… »
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