Molnupiravir : feu rouge de la HAS
Malgré la volonté affichée par Olivier Véran de doter leur arsenal thérapeutique avec le Molnupiravir, les médecins libéraux vont devoir se passer cet antiviral à large spectre dans le cadre du traitement de la covid-19. La HAS en en effet refuser délivrer un accès précoce au Lagevrio considérant son efficacité moindre que celles des traitements actuels.
Un médicament peu ou pas efficace contre la covid-19, une perte de chance pour les patients
Le Molnupiravir, Lagevrio®, du laboratoire MSD France est un traitement curatif antiviral destiné à empêcher la réplication du virus, et ainsi limiter voire arrêter l’infection. Son utilisation est donc ciblée sur des patients infectés par le SARS-CoV-2, et le MSD France, la filiale du laboratoire américain Merck, demandait son accès précoce en « traitement des formes légères à modérées de la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) chez les adultes ayant un test de diagnostic positif au SARS-CoV-2 et qui présentent au moins un facteur de risque de développer une forme sévère de la maladie ».
Pour la HAS « les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles ». En effet, selon l’étude MOVe-OUT, ce médicament réduirait de 30 % les risques d’évolution vers une forme grave alors que l’efficacité pour les anticorps monoclonaux casirivimab-imdevimab est d’environ 80 % sur ce même critère. La HAS pointe également du doigt « une discordance importante » entre les deux phases de l’étude ainsi que l’absence de démonstration de la négativation de la charge virale.
« La HAS insiste sur le fait que l’accès à Lagevrio® en ville risquerait d’induire une perte de chance pour les patients, qui ne se verraient pas traités par un traitement plus efficace, le Ronapreve®. Et elle profite de cette décision pour encourager l’accès facilité au Ronapreve® en curatif sur l’ensemble du territoire pendant cette 5ème vague liée au variant delta. »
Les espoirs déçus d’Olivier Véran
Devant le sénat en octobre dernier, le ministre de la Santé présentait ce médicament comme un « game changer » pour deux raisons. D’abord pour sa facilité d’administration, qui le rendait accessible en médecine de ville et ensuite pour son efficacité qui était alors évaluée à 50 % en traitement précoce. Une précommande permettant de traiter 50 000 patients avait même été prise par le gouvernement. Aux États-Unis où le médicament a été autorisé par la FDA le 1er décembre, le traitement coute 600 € par patients.
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