Frexalimab : des résultats prometteurs à 48 semaines pour le traitement de la sclérose en plaques
Le frexalimab, un anticorps anti-CD40L développé par Sanofi, continue de montrer un potentiel significatif dans le traitement de la sclérose en plaques récurrente-rémittente, selon les derniers résultats d'un essai de phase II. Présentés récemment au Congrès annuel de l’American Academy of Neurology, ces résultats mettent en avant l'efficacité et la sécurité de ce traitement potentiel.
Des résultats encourageants à confirmer en phase 3
Les résultats de l'étude à 48 semaines révèlent une efficacité notable de frexalimab, particulièrement à haute dose. En effet, 96 % des patients traités à cette dose ne présentaient plus aucune nouvelle lésion en T1 réhaussée par le gadolinium à la fin de la période étudiée. De plus, le taux annualisé de rechute pour ces patients était extrêmement bas, s'établissant à 0,04. Pour ceux ayant reçu une dose plus faible, 87 % étaient également sans nouvelle lésion en T1, ce qui témoigne de l'efficacité du médicament à différentes doses. Même les patients initialement sous placebo et ensuite traités avec frexalimab montraient une diminution significative des lésions à partir de la semaine 24, avec plus de 90 % d'entre eux n'ayant plus de nouvelles lésions en T1 à la semaine 48.
Tolérance et acceptabilité du traitement
Le profil de tolérance de frexalimab a également été favorable, avec des événements indésirables mineurs tels que la rhinopharyngite, des maux de tête et quelques cas de COVID-19. Ces résultats encouragent la poursuite des essais cliniques de phase III, qui incluent également la sclérose en plaques secondairement progressive.
Les implications de ces découvertes sont considérables, tant pour le développement futur de traitements que pour l'amélioration de la qualité de vie des patients atteints de SEP. Dr Erik Wallström, responsable du développement mondial en neurologie chez Sanofi, exprime son enthousiasme : « Le frexalimab représente un nouveau traitement potentiel de la SEP – premier de sa classe pharmacothérapeutique –, conçu pour s’attaquer à tous les aspects de cette maladie et répondre à des besoins médicaux encore non pourvus. Nous appliquons notre vaste expérience au développement de solutions permettant de remédier à toutes les manifestations de la neuro-inflammation et de la neurodégénérescence et d’améliorer la vie des personnes atteintes de SEP. »
De son côté, le Dr Patrick Vermersch, de l'Université de Lille, met en avant les implications de ces résultats : « Les données à 48 semaines montrent que le traitement par frexalimab a permis de réduire davantage le nombre de lésions et d’observer une réduction soutenue de l’activité de la maladie. Les résultats cliniques préliminaires sont prometteurs et le taux annuel de rechute très faible. Ces données apportent la preuve qu’il est légitime de cibler le ligand CD40 dans la SEP et justifie la poursuite du développement du frexalimab, compte tenu de sa haute efficacité potentielle dans le traitement de la SEP récurrente-rémittente. »
Conception de l'étude
L'étude a été structurée en deux parties principales :
- Partie A (double aveugle, contrôlée par placebo) : Les participants ont été randomisés dans un rapport de 4:4:1:1 pour recevoir soit une dose élevée de frexalimab (1 200 mg par voie intraveineuse toutes les quatre semaines avec une dose de charge initiale de 1 800 mg), soit une dose faible (300 mg par voie sous-cutanée toutes les deux semaines avec une dose de charge initiale de 600 mg), soit un placebo correspondant à l'une des deux doses. Cette phase a duré 12 semaines et visait à évaluer l'efficacité initiale en se concentrant sur la réduction du nombre de nouvelles lésions en T1 réhaussées par le gadolinium, détectées par IRM.
- Partie B (extension en ouvert) : Après la période initiale de 12 semaines, les patients sous placebo ont été permutés vers l'un des deux régimes de frexalimab, selon la dose de placebo qui leur avait été attribuée par randomisation. Cette phase de l'étude est destinée à évaluer la sécurité et l'efficacité à long terme du médicament, ainsi que sa capacité à maintenir une réponse thérapeutique sur une période plus étendue.
Critère d'évaluation primaire : La réduction du nombre de nouvelles lésions en T1 réhaussées par le gadolinium après 12 semaines de traitement.
Critères d'évaluation secondaires : Ces critères incluent d'autres mesures d'efficacité par IRM, la sécurité, la tolérance, et le profil pharmacocinétique de frexalimab.
Suivi et évaluation
Les participants ont été suivis régulièrement par des examens IRM pour mesurer l'évolution des lésions cérébrales. Les données de sécurité ont été collectées, y compris les effets secondaires et les événements indésirables, afin de surveiller la tolérance au traitement.
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