Transmission materno-fœtale du VIH : l'ONUSIDA se prononce en faveur de la généralisation de l'utilisation des antirétroviraux
Un comité d'experts sur la transmission materno-fœtale du VIH recommande l'utilisation des antirétroviraux au-delà des essais pilotes. La sécurité et l'efficacité de ces traitements l'emportent sur d'éventuels effets indésirables.
Cette consultation technique s'est tenue du 11 au 13 octobre à Genève. Selon les conclusions des experts, la prévention de la transmission mère-enfant, grâce au antirétroviraux, devrait faire partie des soins minimum apportés aux femmes enceintes séropositives au VIH.
Les experts estiment "qu'il n'était pas justifié de restreindre l'utilisation d'aucun de ces traitements à des projets pilotes ou des programmes de recherche". Ces traitements préventifs (zidovudine, zidovudine + lamivudine, névirapine) ont été largement évalués et ils permettent de réduire de façon très significative le taux de transmission de la mère à l'enfant. Les informations scientifiques disponibles ne montrent pas d'effet indésirable sur la santé de la mère ou sur le développement, la croissance et le taux de mortalité des enfants infectés ou non.
Plusieurs schémas sont utilisés. L'un d'eux fait appel à la zidovudine, administrée à la mère durant la grossesse et le travail mais aussi à l'enfant après l'accouchement. Un protocole plus simple basé sur la névirapine permet l'administration d'une dose unique à la mère au début du travail et d'une seule dose au nouveau-né.
"Nous saluons ces nouvelles recommandations, en particulier celles qui ont trait à l'utilisation de la névirapine", a déclaré le Dr Coll-Seck, Directrice des Politiques, Stratégies et Recherches à l'ONUSIDA.
"On sait que plusieurs traitements disponibles sont sûrs et efficaces", a ajouté le Dr Mpanju-Shumbusho, Directrice de l'initiative VIH/SIDA à l'OMS. Cependant, l'accès aux antirétroviraux est encore très limité dans les pays en développement, qui restent par ailleurs les plus touchés par ces transmissions materno-fœtales.
Le Dr Mpanju-Shumbusho souligne à ce propos que "le choix doit être pratiqué en fonction des conditions locales sur la base des coûts et du point de vue pratique, notamment en ce qui concerne la disponibilité et la qualité des soins prénatals".
Les participants à cette réunion estiment que les avantages apportés par cette prophylaxie antirétrovirale l'emportent sur les risques éventuels de développement de résistance aux médicaments.
L'ONUSIDA indique également que cette prophylaxie doit être intégrée au sein de mesures d'accompagnement et de conseil, notamment pour la question du choix de l'alimentation du nouveau-né. Le taux de transmission du VIH par l'allaitement pourrait atteindre 20 % pour les enfants nés de mères séropositives.
Source : ONUSIDA
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