Agression de médecins : l’année 2018 bat tous les records
1126 agressions de médecins ont été rapportées à l’Observatoire de la sécurité des médecins pour l’année 2018 selon les chiffres publiés le 4 avril par le conseil de l’Ordre. Menaces, agressions physiques, verbales, vols, vandalisme, le nombre de praticiens agressés n’a jamais été aussi élevé qu’en cette année 2018 qui signe une hausse de 9 % par rapport à 2017.
Les médecins généralistes libéraux sont les principales victimes
Avec respectivement 171, 162 et 151 déclarations d’incidents, c’est l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et l’Occitanie qui sont les régions les plus concernées. Au niveau départemental, le Nord, les Bouches-du-Rhône et la Haute-Garonne sont les plus touchés. A contrario les Alpes-de-Haute-Provence, l’Orne, la Meuse, la Haute-Loire ou l’Indre semblent être les régions les plus apaisées puisqu’une seule agression y a été déclarée.
Si les incidents concernent avant tout les centres-ville (54 %) et les banlieues (20 %), les agressions constatées en milieu rural sont en augmentation de 4 points et atteignent 17 %.
Alors qu’ils représentent 44 % de la population médicale, les médecins généralistes déclarent 70 % des incidents, contre 61 en 2017. Les ophtalmologues, les dermatologues, les gynécologues-obstétriciens, les psychiatres et les médecins du travail sont également particulièrement visés par les agresseurs.
80 % des agressions ont eu lieu dans un cabinet libéral, 11 % dans des cliniques ou des hôpitaux.
54 % des agresseurs sont les patients, 66 % des agressions sont verbales
Si les patients eux-mêmes constituent le principal contingent des agresseurs avec 54 % des cas, 25 % des agresseurs n’ont pas été identifiés, ce qui s’explique notamment pour les nombreux vols (18 % des agressions) dont ils sont victimes. La moitié de larcins sont des vols d’ordonnances ou d’ordonnanciers.
66 % des agressions sont verbales, 7 % sont physique. 31 cas d’agression ont été faits à l’aide d’une arme : couteau/cutter dans 10 cas, mais aussi un fusil à deux reprises, une bombe lacrymogène à deux reprises également, ou encore une arme automatique dans un cas. 8 % des agressions sont du vandalisme.
En dehors des vols, les agressions sont la plupart du temps liées à la prise en charge (31 %), un refus de prescription (16 %), un temps d’attente jugé excessif (11 %) ou une falsification de documents (11 %).
« La nouvelle augmentation des incidents recensés en 2018 doit inciter tous les acteurs à poursuivre et approfondir encore leur action commune pour protéger les médecins et les internes. Ils sont des piliers de la bientraitance républicaine ; ils ont besoin que la République les soutienne, à l’hôpital comme dans les cabinets libéraux. » CNOM
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