Paludisme : l'infection à VIH-1 est associée à une augmentation des parasitémies et des accès palustres
L'association VIH-paludisme n'avait pas été démontrée de façon certaine. Une étude conduite en Ouganda montre que les infections à Plasmodium falciparum et les accès palustres sont plus fréquents chez les sujets infectés par le VIH-1. Ces résultats sont publiés dans le Lancet du 23 septembre.
Withworth et al ont étudié une cohorte d'adultes ougandais infectés ou non par le VIH-1. Ces 484 sujets ont participé à des visites de routine tous les 3 mois dans un centre de soins. Des visites ponctuelles, en cas de maladie, venaient compléter les visites de routine. A chaque visite, des informations ont été recueillies sur l'éventualité d'une fièvre récente, la température corporelle du patient ou une parasitémie à Plasmodium. Les visites de routine permettaient d'évaluer le stade clinique des sujets VIH-1 + ainsi que le nombre de CD4.
Au total, les données de 7.220 visites de routine, réalisées entre 1990 et 1998, ont été analysées.
Les parasitémies étaient plus fréquentes lors des visites de personnes infectées par le VIH-1 (328/2.788 (11,8 %) contre 231/3.688 (6,1 %)). Plus de 95 % des parasitémies étaient dues à P. falciparum. La densité de parasite était inversement corrélée au taux de CD4 chez les patients infectés par le VIH.
Les auteurs rappellent que dans les populations semi-immunes, les parasitémies ne sont pas forcément synonymes de maladie. Il est donc plus pertinent de suivre la mortalité et la morbidité associées au paludisme. Aucun décès n'a été enregistré dans la population étudiée.
Néanmoins, les symptômes directs de la maladie (fièvre supérieure à 37,5°, densité parasitaire significative) étaient plus fréquents chez les patients VIH + (2 % contre 0,7 %). La sensibilité accrue des patients VIH+ a l'infection a également été mise en évidence lors des visites ponctuelles, ces patients présentant plus souvent les signes cliniques de l'infection.
Etant donné la forte prévalence du VIH-1 et du paludisme en Afrique tropicale, cette association VIH-1/ paludisme pourrait avoir des conséquences majeures en termes de santé publique.
Source : Lancet 2000;356:1051-56
Descripteur MESH : VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Infection , Médecine , Paludisme , Association , Ouganda , Patients , Maladie , Fièvre , Morbidité , Mortalité , Parasitémie , Personnes , Population , Prévalence , Santé , Santé publique , Soins , Température , Afrique