Le niveau déplorable du bien-être de l'enfant en Afrique est lié à l'inefficacité des prestation de services publics
NAIROBI, Kenya, December 20, 2016 /PRNewswire/ --African Child Policy Forum (ACPF), centre panafricain de recherche et de plaidoyer pour les droits de l'enfant, lance aujourd'hui à Dakar, au Sénégal, un rapport qui signale que malgré des décennies d'efforts, l'inefficacité généralisée de la prestation des services publics demeure le principal facteur des faibles indicateurs de bien-être de l'enfant et de la mauvaise qualité des services pour beaucoup d'enfants en Afrique.
Le rapport africain sur le bien-être de l'enfant 2016, Adopter la bonne approche : Combler l'écart entre politiques et pratiques examine la gouvernance et la prestation des services en Afrique dans l'optique du bien-être des enfants.
Le rapport révèle que les institutions publiques chargées des affaires des enfants sont marginalisées et manquent de l'autorité et des ressources nécessaires pour lancer et efficacement mettre en œuvre les programmes qui les ciblent. Il note également qu'il existe un écart entre les fonctions nationales, infranationales et locales dans la mise en œuvre des programmes axés sur l'enfance dans de nombreux pays africain. La défaillance des systèmes de redevabilité à tous les niveaux aggrave également le problème. Ce qui gêne la portée et l'efficacité des programmes qui contribueraient de façon significative à améliorer le bien-être des enfants, selon le rapport.
« Le rapport nous indique que la faiblesse des capacités institutionnelles, l'insuffisance budgetaire et l'inefficacité des mécanismes de redevabilité font partie des principaux obstacles à la réalisation des droits et du bien-être de l'enfant en Afrique », a déclaré le président sénégalais Macky Sall. Il a également ajouté : « Nous ne devrions pas nous contenter des réalisations et des progrès accomplis jusqu'ici. Le rapport nous rappelle le long chemin qui reste encore à parcourir pour relever ces défis et veiller à ce que les enfants ne meurent pas de causes évitables, à ce qu'ils soient mieux protégés et pris en charge ».
Bien que les gouvernements réalisent des progrès dans l'amélioration de l'accès des enfants aux soins de santé, à l'éducation et aux autres services de base, des millions d'enfants vivent encore dans la misère et sont privés de leurs besoins fondamentaux. Le rapport souligne que 34 millions d'enfants ne sont pas scolarisés sur le continent, soit plus de la moitié du nombre mondial des enfants non-scolarisés, et sans grandes perspectives de retourner à l'école. Les taux les plus élevés de violence physique à l'encontre des enfants se produisent également en Afrique. Le rapport mentionne que le taux des enfants qui n'ont pas accès aux vaccins pouvant prévenir les infections mortelles telles la rougeole, s'élève jusqu'à 56% dans certains pays riches en ressources.
Le rapport fait également valoir que l'ampleur des privations des enfants en Afrique est le résultat de l'incapacité des gouvernements à développer des systèmes qui appuient la mise en œuvre réelle des politiques et des programmes qui les ciblent. « Les organes gouvernementaux chargés des affaires de l'enfance dans de nombreux pays d'Afrique courent le risque d'être pris au piège d'un cercle vicieux lorsqu'ils ne disposent que d'un pouvoir et de ressources limités pour exercer leur mandat mais sont blâmés pour leur inefficacité à améliorer le bien-être des enfants » déclare M. Théophane Nikyèma, directeur exécutif d'African Child Policy Forum (ACPF). « Il faut rompre avec cette démarche dangereuse » ajoute-t-il.
L'absence de systèmes de redevabilité efficaces contribue également au problème. Les mécanismes mis en place dans la plupart des pays manquent l'indépendance et le pouvoir nécessaire pour imposer des sanctions lorsque des institutions publiques sont peu performantes. Les contraintes de capacité et l'absence de liens opérationnels avec les instances chargées de l'application des lois sont les autres obstacles qui affaiblissent les systèmes de redevabilité.
Le rapport met en exergue que les mécanismes institutionnels, administratifs et budgétaires nécessaires doivent être mis en place à tous les niveaux de l'administration publique pour résoudre les problèmes. « Ces mesures doivent s'accompagner d'un engagement à élever les questions relatives au bien-être des enfants au rang de priorité nationale, à allouer les ressources nécessaires pour les réaliser et à investir les organismes publics chargés des affaires de l'enfance de l'autorité qui leur permette de s'acquitter efficacement de leurs responsabilités de coordination et de surveillance », déclare M. Mohamadou Lamine Cissé, président d'AfricaWide Movement for Children (AMC) et administrateur de l'Observatoire International de la Démocratie et de la Gestion des Crises et Conflits (OIDEC).
« Répondre aux besoins des enfants, en particulier ceux des groupes les plus vulnérables, est une obligation que notre gouvernement doit chercher à remplir de manière proactive, tout en prenant les mesures nécessaires pour relever les défis en matière de gouvernance et de ressources », a déclaré le président Macky Sall. « Nous devrions régulièrement revoir nos mécanismes et systèmes de direction et progressivement renforcer nos efforts pour assurer aux enfants les réels bénéfices de nos initiatives de développement socioéconomique » a-t-il également souligné.
Le rapport africain sur le bien-être de l'enfant est l'une des publications phares d'African Child Policy Forum (ACPF), organisation panafricaine de recherche sur les politiques et de plaidoyer sur les enfants. Le rapport est publié tous les deux ans autour de thèmes axés sur la redevabilité de l'État envers les enfants. L'édition 2016, la 4ème de la série, est une réponse à l'écart croissant entre les promesses politiques faites par les gouvernements africains et leurs mises en œuvre réelles. Il offre une analyse des institutions publiques, des budgets et des systèmes opérationnels dans une optique orientée sur l'enfance, qui pourrait servir de base pour revoir les stratégies et améliorer la performance dans la réalisation des droits et du bien-être des enfants. Il vise également à soutenir les initiatives visant à atteindre les cibles axées sur les enfants de l'Agenda 2030 pour le développement durable et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine.
Suivez le lien pour une vidéo sur le Report du Bien-être de L'enfant 2016: https://youtu.be/VHVu3kd0U3w
Pour plus d'informations, veuillez consulter :
Contactez :
Mr Yehualashet Mekonen
mekonen@africanchildforum.org
The African Child Policy Forum (ACPF)
Mr Mohamadou Lamine Cissé
desherit@yahoo.fr
L'Observatoire International de La Democratie et de la Gestion des Crises et Conflits (OIDEC)
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