Un exemple réussi de trithérapie après une transfusion de globules rouges contaminés par le VIH
L'initiation rapide d'une trithérapie chez un patient transfusé avec du sang contaminé par le VIH semble avoir empêché l'infection. La trithérapie avait débuté 50 heures après la transfusion et avait duré 9 mois.
La patiente était une jeune danoise de 13 ans qui avait reçu une transfusion de globules rouges au cours d'une opération chirurgicale. L'infection chez le donneur a été diagnostiquée 1 semaine après le don. Le plasma congelé du donneur a alors été testé positif pour le VIH avec une charge virale de 11.000 copies/ml.
Le Dr T. Katzenstein du Righospitalet de Copenhague et ses collègues indiquent que la jeune fille avait été transfusée 2 jours avant que le diagnostic de séropositivité du donneur n'ait été confirmé.
Une trithérapie a été immédiatement mise en place : zidovudine 200 mg 2 fois/j, lamivudine 150 mg 2 f/jour et indinavir 600 mg 3 fois/j. A cause des effets secondaires, indinavir a été remplacé par le ritonavir après un jour de traitement, puis le ritonavir a été remplacé à son tour par le nelfinavir 500 mg 3 fois/jour. La durée initiale du traitement était d'un an mais a été reportée à 9 mois en raison des effets secondaires.
Une méthode optimisée de détection de l'ARN viral (AIDS. 1998;12:1726-7) a permis de déterminer que la charge virale de la patiente avant le traitement était de 3 copies /ml. Cependant, les auteurs précisent que ce résultat doit être interprété avec précaution car il se situe à la limite de détection du test.
Durant le traitement, 11 recherches d'ARN et ADN viral ont été réalisées ainsi que 5 recherches d'anticorps anti-VIH et deux sérologies anti p24. Tous les résultats étaient négatifs ainsi que la culture pour le VIH.
Les résultats des tests ADN, ARN et des sérologies anti VIH étaient également négatifs 6 mois après l'interruption de la trithérapie.
"L'infection a été vraisemblablement évitée par une prophylaxie prolongée vigoureuse et énergique, qui a été initiée 50 heures après la transfusion", précisent les médecins.
"Nous ne pouvons pas déterminer si la non-infection du receveur a été due à l'éradication de l'infection par la thérapie ou si le don de sang infecté n'aurait pas conduit à l'infection même sans la thérapie". Le Dr T. Katzenstein et ses collaborateurs ajoutent que le receveur présentait un génotype CCR5/CCR5 et n'était donc pas réfractaire à l'infection.
Source : Ann Intern Med. 2000;133:31-34
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