L’ectasy serait responsable de malformations congénitales

Le suivi de bébés dont la mère avait pris de l’ectasy pendant la grossesse révèle que cette drogue est associée à un risque accru de malformations congénitales.

Patricia McElhatton et ses collaborateurs du National Teratology Information Service (Newcastle upon Tyne) et ses collègues du Scottish Poisons Information Bureau (Edimbourg) ont mené une étude prospective sur 136 grossesses (une paire de jumeaux) durant lesquelles les mères ont consommé de l’ectasy.

Au total, 74 femmes enceintes ont rapporté n’avoir pris que de l’ectasy, et 62 autres prenaient également d’autres substances illicites (amphétamine, cocaïne, cannabis, LSD). L’exposition à l’ectasy est intervenue au cours du premier trimestre de grossesse pour 127 femmes.

Les investigateurs ont recensé 11 fausses-couches et 48 avortements (dont un après diagnostic prénatal de malformations).

Au total, 78 naissance vivantes ont été enregistrées : 66 enfants étaient normaux et 12 étaient porteurs de malformations congénitales, ce qui représente un taux de 15,4% [IC 95% 8,2-25,4], significativement supérieur à l’incidence attendue de 2 à 3%.

On dénombre 3 filles avec un pied bot, soit un taux de 38 pour 1.000 versus un taux attendu de 1 pour 1.000. En Grande-Bretagne, le pied bot varus équin affecte généralement trois garçons pour une fille.

Deux des 78 enfants nés de mères ayant pris de l’ectasy présentaient une pathologie cardiaque (communication interventriculaire), ce qui représente un taux de 26 pour 1.000 [IC 95% 3,0-90,00], qui est largement supérieur à l’incidence spontanée de maladie cardiaque congénitale (5 à 10 pour 1.000 naissances vivantes).

“Bien que cette petite série de cas n’ait pas un pouvoir statistique suffisant qui permettre de confirmer une relation de cause à effet avec une malformation congénitale particulière, nous considérons que des données initiales sont importantes”, concluent les auteurs dans lettre au Lancet.

Source : The Lancet, vol.354, 23 octobre 1999.