Les résultats des études descriptives ne surestimeraient pas forcément ceux des études randomisées et contrôlées sur le même sujet
Contrairement à une idée répandue parmi les spécialistes des essais cliniques, les évaluations des effets d’un traitement dans des récentes études descriptives ne sont pas constamment surestimées ou qualitativement différentes de celles obtenues dans les études randomisées et contrôlées, montrent des chercheurs de l’Iowa College of Medicine dans la dernière livraison du
Ces auteurs ont effectué des recherches dans deux bases de données bibliographiques afin d’identifier les études descriptives, rapportées entre 1985 et 1998, qui ont comparé 2 traitements ou interventions ou plus dans le même domaine pathologique. En effet, pendant de nombreuses années, on a dit que les études descriptives démontraient des effets thérapeutiques plus marqués que les études randomisées et contrôlées.
Le Dr Kjell Benson et ses collaborateurs ont effectué des recherches dans les bases de données Medline et Cochrane afin d’identifier toutes les études randomisées et contrôlées ainsi que les études descriptives comparant les mêmes traitements pour ces affections.
Pour chaque traitement, l’importance des différentes études descriptives a été combinée par un test de Mantel-Haenszel ou par une analyse de variance et comparée avec l’importance combinée des effets des études randomisées et contrôlées ayant évalué le même traitement.
Les auteurs ont obtenu 136 documents différents sur 19 traitements différents, tels que les inhibiteurs calciques dans les coronaropathies, les appendicectomies, les interventions pour infertilité.
Dans la plupart des cas, les évaluations des effets du traitement des études descriptives et des études randomisées et contrôlées étaient identiques.
Pour ce qui les effets d’un traitement, dans seulement 2 analyses sur 19, l’importance combinée des études descriptives se situait en dehors de l’intervalle de confiance de 95 % par rapport à l’importance combinée des études randomisées et contrôlées.
Une seconde étude parue dans le même numéro du NEJM a comparé les résultats de rapports originaux en fonction du type de schéma des recherches. John Concato et ses collègues de la Yale University School of Medicine (New Haven, Connecticut) ont employé des méta-analyses publiées afin d’identifier les études cliniques randomisées et les études descriptives ayant examiné les mêmes domaines cliniques, notamment celles portant sur l’efficacité du BCG dans la prévention de la tuberculose.
Là aussi, ces chercheurs sont partis du constat que dans la hiérarchie des schémas de recherche, les résultats des études contrôlées et randomisées sont considérées comme étant la preuve par excellence alors que les études descriptives sont jugées comme ayant moins de valeur du fait qu’elles surestimeraient les effets du traitement.
Ces auteurs ont conduit une recherche dans la base de données Medline des articles publiés dans 5 journaux médicaux majeurs entre 1991 et 1995, ce qui leur a permis d’identifier des méta-analyses d’études randomisées et contrôlées et des méta-analyses d’études portant soit sur des cohortes, soit des études cas-témoins sur le même type d’intervention.
Pour chacun de ces domaines, des évaluations résumées et des intervalles de confiance à 95 % ont été calculés sur la base des données des études individuelles randomisées et contrôlées et des études individuelles descriptives.
Pour les 5 domaines cliniques et les 99 rapports évalués, les résultats moyens des études descriptives étaient « remarquablement similaires » à ceux des études randomisées et contrôlées.
Au total, ces auteurs ont montré que les résultats d’études descriptives bien conçues (étude de cohorte ou cas-témoins) « ne surestiment pas systématiquement » l’importance des effets d’un traitement comparés à ceux obtenus par les études randomisées et contrôlées portant sur le même sujet.
NEJM, 2000; 342 : 1878-86 et 1887-92.
Descripteur MESH : Essais , Confiance , Medline , Recherche , Analyse de variance , Base de données , Connecticut , Infertilité , Intervalles de confiance , Journaux , Tuberculose