La fréquence des séquelles après un traumatisme crânien serait sous-estimée
L'incidence des incapacités après un traumatisme crânien (TC) serait plus élevée que prévu en Angleterre. Une étude anglaise indique qu'un an après un TC, près de la moitié des patients présente un handicap à un degré variable, même après un TC léger. Les résultats de leurs travaux sont publiés dans le numéro du British Medical Journal du 17 juin.
Le Dr G. Teasdale (Université de Glasgow) et ses collaborateurs ont étudié les cas de 549 patients (sélectionnés parmi 2.962 sujets) âgés de 14 et plus chez lesquels un TC avait été diagnostiqué. Tous les sujets résidaient à Glasgow.
La sévérité du trauma avait été déterminée à l'admission en milieu hospitalier selon le score de Glasgow (Glasgow coma score) : TC léger (score = 13– 5), modéré (9-12) ou sévère (3-8).
Un an après, la mesure du degré de gravité des séquelles a été appréciée au moyen de l'échelle de suivi de Glasgow (Glasgow outcome scale) et d'un questionnaire individuel.
Un diagnostic initial de TC grave était associé à une augmentation du taux de décès ou d'évolution vers un état végétatif. Cependant, l'état initial du patient ne semble pas lié à une incapacité tardive (tous degrés confondus), que l'on retrouve chez 47 %, 45 % et 48 % des patients avec un TC léger, modéré ou sévère.
Une dépendance accrue a été reportée chez 45 % des TC sévères, 30 % des TC modérés et 28 % des TC légers encore vivants.
En se basant sur le score de Glasgow des 2.962 patients de la cohorte initiale, les auteurs indiquent que l'incidence des handicaps causés par un TC serait de 100 à 150 pour 100.000 habitants à Glasgow.
Les auteurs soulignent dans leur discussion que "la fréquence élevée des séquelles, en particulier chez les patients avec un TC léger, amène à une estimation de l'incidence des handicaps supérieure à celle estimée dans d'autres études". Au vu de ces résultats, la qualification de "léger" pour un Glasgow de 13-15 semble inappropriée dans de nombreux cas.
Selon eux, d'autres études permettraient d'évaluer la validité de ce résultat à grande échelle. De plus, il faudra définir quels services ou structures faciliteraient le rétablissement de ces patients.
Source : BMJ 2000;320:1631-35
Descripteur MESH : Patients , Incidence , Angleterre , Coma , Diagnostic , Échelle de suivi de Glasgow