Dégénérescence maculaire liée à l’âge : les effets secondaires rétiniens et choroïdiens de la radiothérapie

Au terme d’une étude multicentrique menée entre 1993 et 1997 sur 285 yeux chez 270 patients atteints d’une forme exudative de dégénérescence maculaire liée à l’âge non accessible au traitement laser, visant à analyser les effets secondaires rétiniens et choroïdiens de la radiothérapie dans la DMLA, des ophtalmologistes lyonnais, grenoblois et parisiens concluent que l'existence d’un diabète doit faire contre-indiquer la radiothérapie dans le cadre de la néovascularisation choroïdienne liée à la DMLA.

Ces auteurs indiquent également que l’hypofractionnement des doses délivrées s’avère également être un facteur de risque de complication et doit donc être abandonnée.

Le Dr P. mauget-Faÿsse du centre d’imagerie laser de Lyon et ses collègues précisent que 19 des patients étudiés étaient diabétiques.

Les doses ont été les suivantes : dose inférieure ou égale à 15 Gy (4 yeux), 16 Gy/4 fractions (113 yeux), 18 Gy/5 fractions (35 yeux), 20 Gy/5 fractions (123 yeux), 24 Gy/6fractions (2 yeux), 28,8 Gy/8fractions (17 yeux) et dose supérieure à 28,8 Gy (1 œil).

Les auteurs précisent que les patients ont eu un suivi régulier avec évaluation de l’acuité visuelle et de la vision des contrastes, examen biomicroscopique du fond d’œil, angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine tous les 6 mois pendant une durée de 15 mois.

Ils ont observé 15 cas de rétinopathie radique ischémique, un glaucome bilatéral, 5 neuropathies optiques ischémiques antérieures, 19 cas de télangiectasies choroïdiennes, 2 occlusions veineuses, 31 rétinopathies radiques oedémateuses exsudatives majeures et 8 hématomes choroïdiens.

Il ressort de cette étude que les rétinopathies radiques ischémiques, les télangiectasies choroïdiennes et les rétinopathies ischémiques radiques oedémateuses étaient liées à la dose d’irradiation.

De plus, les rétinopathies radiques ischémiques ont été plus fréquentes et plus graves chez les patients diabétiques.

Enfin, les auteurs ont noté que les télangiectasies choroïdiennes ont été dépistées par l’angiographie au vert d’indocyanine et ont bénéficié d’un traitement précoce.

Journal Français d’Ophtalmologie, 2000; 23, 127-36.