Devenir des patients atteints de tuberculose et relation avec l’infection à VIH en Gironde
Le statut sérologique pour le VIH a non seulement un rôle direct sur le devenir des patients tuberculeux, mais aussi probablement un rôle dans l’accroissement du nombre de cas de tuberculose et dans l’augmentation du taux de tuberculose résistante au traitement antituberculeux, indique une étude bordelaise publiée dans la revue Médecine et Maladies Infectieuses.
L’objectif de cette étude était de décrire le devenir des patients atteints de tuberculose et inclus en 1995 et 1996 dans un système de surveillance épidémiologique active de la tuberculose mis en place par le réseau tuberculose Gironde (RTG) et d’apprécier parmi les facteurs pronostiques de guérison et de survie le rôle de la co-infection par le VIH.
La Gironde est la plus grande circonscription administrative du sud-ouest de la France, avec 1213500 habitants. Tout cas de tuberculose diagnostiqué chez un sujet domicilié dans le département de la Gironde est éligible pour être enregistré dans le système de surveillance du RTG.
Les comparaisons univariées ont été effectuées avec les tests appropriés. Les données longitudinales de survie ont été décrites par la méthode de Kaplan-Meier, puis par un modèle de Cox. Pour étudier les facteurs influençant la guérison, un modèle logistique a été utilisé.
296 patients, dont 29 étaient infectés par le VIH, ont été inclus dans cette étude coordonnée par le Dr J-F Tessier du RTG (unité Inserm, université Victor-Segalen, Bordeaux), le comité départemental contre la tuberculose et les maladies respiratoires, le service des maladies infectieuses de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, le laboratoire de bactériologie de l’hôpital du Haut-Lévéque de Pessac.
Des données ont été recueillies en fin de traitement pour 279 patients. 73 % des patients étaient bactériologiquement guéris, 2,5 % ont présenté un échec thérapeutique et 14,5 % sont décédés avant la fin de traitement. 10 % des patients ont été perdus de vue.
Les auteurs indiquent qu’une relation significative existait entre le risque de décès et l’âge et l’absence de traitement antituberculeux constatée pour 26 patients.
Le risque de décès était plus élevé chez les patients VIH+ que chez les non infectés.
Les seuls facteurs de risque d’absence de guérison sont l’absence de traitement antituberculeux standard et l’âge avancé du patient.
Cette étude montre ainsi que le système de surveillance épidémiologique active de la tuberculose mis en place par le RTG en 1994 permet de recenser probablement la plus grande partie des patients atteints de tuberculose dans le département et de les suivre dans le temps afin de connaître l’évolution de leur maladie tuberculose. « D’un point de vue de santé publique, notent les auteurs girondins, des efforts restent à fournir en dépit de l’incidence assez faible de cette affection dans l’organisation des conditions de diagnostic et de prise en charge afin d’abaisser la létalité et de diminuer le nombre de patients perdus de vue avant la fin de leur traitement ».
Source : Médecine et Maladies Infectieuses, 2000, 30 : 152-61.
Descripteur MESH : Tuberculose , Patients , VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine , Rôle , Antituberculeux , Médecine , Risque , Perdus de vue , Survie , Maladie , Infection , Réseau , France , Facteurs de risque , Santé , Santé publique , Échec thérapeutique , Temps , Thérapeutique , Diagnostic , Bactériologie