Une découverte encourageante pour le traitement de la douleur chez les patients atteints d'un cancer des os
Des chercheurs américains ont montré qu'une protéine (l'ostéoprotégérine) était capable d'inhiber la destruction des os et de réduire la douleur chez des souris avec un cancer des os. Selon les auteurs de ces travaux, l'ostéoprotégérine pourrait être un agent thérapeutique particulièrement intéressant pour le traitement de ce type de cancer chez l'homme.
Ces recherches, publiées dans le numéro de mai de Nature Medicine, ont été menées par des chercheurs de l'Université du Minnesota à Minneapolis. Le Dr P. Honore et ses collaborateurs se sont intéressés aux mécanismes de la douleur qui accompagnent le cancer des os.
Comme le rappellent les auteurs, un des symptômes majeurs de ce cancer reste la douleur. "Cette douleur est sourde et constante, augmente avec le temps et est exacerbée par la progression de la maladie à d'autres parties du squelette". Cette douleur est associée à la destruction des os induite par le cancer et détériore considérablement la qualité de vie des malades.
La destruction des os est due à des cellules, les ostéoclastes, dont le nombre est particulièrement accru dans les os touchés par la maladie. Les traitements de la maladie utilisés font appel à la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et la morphine pour calmer la douleur. Les chercheurs de l'Université du Minnesota ont peut-être découvert un nouveau moyen de lutter contre ce type de cancer.
Des travaux sur les ostéoclastes ont montré que leur formation, leur survie et leur activité "destructrice" sur les os pouvait être inhibée par l'ostéoprotégérine ou OPG. Cette protéine est un récepteur soluble qui appartient à la superfamille des récepteurs au TNF (tumor necrosis factor).
Les scientifiques ont évalué l'activité de l'OPG chez un modèle murin de cancer des os. L'injection sous-cutanée d'OPG chez ces souris a permis d'éviter la destruction des os et a éliminé les ostéoclastes présents sur les sites tumoraux. Les auteurs ont également noté une diminution des comportements associés à la douleur. Enfin, les souris traitées par l'OPG ne présentaient pas de modification neurologique de la moelle épinière, contrairement aux souris non traitées. Selon les auteurs, ces modifications seraient impliquées dans l'apparition et le maintien de la douleur associée au cancer des os.
Ces résultats obtenus chez des souris ne peuvent être pour l'instant extrapolés à l'homme. Cependant, si l'OPG fonctionne de la même manière chez l'homme, elle permettrait d'améliorer très significativement les conditions de vie des patients atteints d'un cancer des os.
Source : Nature Medicine 2000; 6(5):521-28
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