Cancer du sein : le risque associé à la susceptibilité génétique serait surévalué dans la plupart des études
Une analyse des études précédentes sur les mutations de susceptibilité au cancer du sein (gène BRCA1 et BRCA2) suggère que les estimations de la pénétrance (ou le risque pour un porteur de la mutation de développer un cancer du sein au cours de sa vie) ont été exagérées. Une prise en compte non optimale des facteurs de risque extra-génétiques est en cause, selon un article publié dans l’édition du 21 août du Journal of the National Cancer Institute.
L’évaluation précise de cette pénétrance est primordiale dans le cadre d’un conseil génétique car elle peut orienter la prévention et notamment le recours à une mastectomie prophylactique. Les premières études sur des familles où les cas de cancers du sein étaient nombreux ont donné des valeurs de pénétrance très élevées, allant de 71 % à 85 % à l’âge de 70 ans.
Pour éviter ce problème, des travaux plus récents ont utilisé des patients avec un cancer du sein qui n’avaient pas forcément une forte histoire familiale de cancer du sein. Les valeurs de pénétrance étaient alors beaucoup plus faibles. Cependant, ces évaluations pourraient également être biaisées et conduire à une surestimation de la pénétrance, estime Colin Begg (Memorial Sloan Kattering Cancer Center, New York), principal auteur de cette publication.
Il estime que tous les facteurs de risque pour le cancer du sein sont sureprésentés dans les nouveaux cas de cancer du sein. En d’autres termes, un groupe de femmes qui a reçu un diagnostic de cancer du sein et porteuses de mutations ont plus de risques d’avoir d’autres facteurs de risques de cancer du sein que des porteuses d’une mutation similaire mais en bonne santé. Selon Begg, la stratégie actuelle n’est pas biaisée seulement si toutes les porteuses partagent un risque similaire de développer la maladie.
Dans sa conclusion, il indique qu’il existe « une hétérogénéité substantielle dans le risque de cancer parmi les individus dans la population ». Il souligne notamment que le profil BRCA1/BRCA2 ne définit pas complètement le risque en raison d’autres facteurs capables de modifier ce risque.
Source : Journal of the National Cancer Institute
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