VIH : la transmission de souches résistantes est en augmentation
Aux Etats-Unis, la transmission de souches de VIH résistantes a fait l’objet d’une augmentation marquée entre 1995 et 2000. La fréquence de transmission de virus avec un niveau élevé de résistance est passée de 3,4 % à 12,4 % au cours de cette période. Ces virus résistants sont associés à une prise en charge plus difficile.
Ces résultats sont la conclusion d’une enquête présentée dans l’édition du 8 août du New England Journal of Medicine. Dans leur article, Little et al. décrivent l’étude de 377 personnes nouvellement infectées par le VIH et qui n’avaient pas encore reçu de traitement antirétroviral. Ces personnes ont été dépistées entre 1995 et 2000 dans 10 villes d’Amérique du Nord. L’objectif était de définir la prévalence des souches virales résistantes à un ou plusieurs antirétroviraux chez les patients nouvellement infectés, ce qui reflète la fréquence de transmission de ces souches.
Les auteurs ont tout d’abord étudié la fréquence des « niveaux élevés de résistance à un ou plusieurs antirétroviraux », définis par une valeur d’IC50 multipliée par 10 par rapport à un virus sensible de référence. La fréquence de ces résistantes est passée de 3,4 % en 1995-1998 à 12,4 % en 1999-2000. Parallèlement, la fréquence des multirésistances a subi une augmentation de 1,1 % à 6,2 % des cas. L’augmentation de cas de résistance phénotypiques lors des nouvelles infections était confirmée par l’étude des résistantes génotypiques.
Par ailleurs, les résultats montrent clairement que ces résistances acquises d’emblée posent des problèmes significatifs pour la prise en charge de l’infection. En effet, les auteurs indiquent que le délai médian jusqu’à suppression virale est de 56 jours chez les patients sans souche résistante et de 88 jours pour les porteurs d’une forme résistante. Le délai jusqu’à la survenue d’un échec virologique était plus court en cas de résistance.v
Dans ce contexte où l’acquisition de virus résistants est de plus en plus fréquente, le recours à des tests de résistance devrait être envisagé avant d’initier un traitement antirétroviral, même chez les patients qui n’ont jamais reçu ce type de traitement.
Source : N Engl J Med 2002 ;347 :385-94
SR
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