Les puces à ADN pour évaluer la survie des patients avec un adénocarcinome pulmonaire

Une équipe de chercheurs de l’Université du Michigan a mis au point une échelle de risque qui utilise le profil d’expression génique des adénocarcinomes pulmonaires pour d’évaluer la survie des patients. Cette échelle est basée sur l’expression de 50 gènes qui sont apparus comme étant les plus associés à la survie des patients.

Ces travaux sont présentés par Beer et al. dans une publication en ligne avancée de la revue Nature Medicine. Ces auteurs expliquent que la plupart des cancers du poumon non à petites cellules sont diagnostiqués à des stades avancés et que le taux de survie à 10 ans n’est que de 8 à 10 %. Dans certains cas, la maladie est décelée au stade I et le risque de récidive à 5 ans après traitement chirurgical est de 35 % 50 % selon Beer et al.. Dans ce contexte, on comprend l’intérêt d’identifier les patients porteurs d’une tumeur de stade I qui ont le plus de risque de récidive.

Les auteurs ont analysé le profil d’expression de 86 adénocarcinomes pulmonaires primaires dont 67 tumeurs de stade I et 19 de stade III. Dix échantillons non néoplasiques étaient également étudiés. Cette approche a conduit dans un premier temps à définir trois groupes d’expression génique.

Ces trois groupes (‘clusters’) ont montré des différences significatives selon le stade et la différenciation de la tumeur. « Cela suggère, comme on l’attendait, que des tumeurs avec des caractéristiques histologiques similaires démontraient des similitudes d’expression génique », écrivent les chercheurs. Toutefois, certains adénocarcinomes de stade I avaient un profil d’expression proche des tumeurs de stade plus avancé.

Un index de risque a ensuite été construit : il permettait de distinguer en deux groupes les patients avec un adénocarcinome pulmonaire de stade I : haut risque et faible risque. Ces deux groupes montraient des différences marquées en terme de survie.

Ce modèle, fondé sur l’expression des 50 gènes les plus pertinents en terme de survie, a ensuite été mis à l’épreuve et validé en utilisant un échantillon indépendant d’adénocarcinomes pulmonaires.

En plus de fournir un outil qui pourrait aider au pronostic, ces travaux mettent en avant les gènes déterminants dans la survie des patients. A ce propos, les auteurs soulignent que certains d’entre eux n’avaient jamais été reliés à la survie.

« Nos résultats démontrent qu’un profil de risque par expression génique – basé sur les gènes les plus associés à la survie du patient – peut distinguer les adénocarcinomes pulmonaires de stade I et différencier le pronostic », commentent Beer et al. Selon eux, l’identification des patients à haut risque avec une maladie de stade I pourrait modifier la prise en charge thérapeutique afin d’améliorer la survie.

Source : Beer et al.. Gene-expression profiles predict survival of patient with lung adenocarcinoma, Nature Medicine Published online : 15 July 2002, doi : 10.1038/nm733.

SR

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