Une méta-analyse sur la prophylaxie des thromboses veineuses profondes après une arthroplastie totale de hanche ou de genou

Cette analyse était destinée à donner une évaluation précise du risque de thromboembolie veineuse symptomatique après une arthroplastie totale de hanche ou de genou chez des patients qui avaient bénéficié d’une prophylaxie de courte durée.

La prophylaxie par anticoagulants permet de réduire de 50 % à 70 % le risque de thromboembolie veineuse après une arthroplastie totale de hanche ou de genou, rappellent Douketis et al. dans leur article publié dans le dernier Archives of Internal Medicine.

Cependant, ils ajoutent que la prévalence des thromboembolies veineuses asymptomatiques mais détectées par veinographie est élevée après une prophylaxie de 7 à 10 jours. L’objet de leur travail était de mesurer le risque des évènements symptomatiques chez ces patients et dans les trois mois qui suivent l’intervention.

Les auteurs ont retenu 4 études avec un suivi de trois mois et un total de 6.089 patients. Les sujets avaient bénéficié d’un traitement de 7 à 10 jours avec une héparine de bas poids moléculaire ou warfarine, avec un INR cible de 2,0 à 3,0.

Dans les trois mois de suivi, l’incidence des thromboembolies veineuses non fatales était de 3,2 % et l’incidence des embolies pulmonaires fatales de 0,10 %.

Leurs résultats montrent que les thromboses veineuses profondes asymptomatiques étaient plus fréquentes dans les 10 jours post-opératoires après une arthroplastie totale du genou (39,1 %) qu’après une arthroplastie totale de la hanche (16,4 %). Cependant, l’incidence des thromboembolies veineuses symptomatiques dans les trois mois était plus élevée pour les opérations de la hanche que pour les opérations du genou (2,5 % vs 1,4 % ; P=0,02).

En conclusion, les auteurs expliquent qu’une thromboembolie veineuse non fatale concernera 1 patient sur 32 dans les trois mois qui suivent une arthroplastie totale de la hanche et du genou avec une prophylaxie anticoagulante de 7 à 10 jours. Environ 1 patient sur 1.000 décèdera d’une embolie pulmonaire.

Source : Arch Intern Med 2002 ;162 :1465-71

SR