Homocystéine, acide folique et déclin cognitif

Le déclin cognitif est une complication fréquente du vieillissement chez les sujets âgés. On estime à plus d'un million le nombre de personnes âgées en Europe qui développent chaque année un déclin cognitif. Des travaux récents ont suggéré que la vitamine B12, l'acide folique et l'homocystéine pouvaient moduler ce risque.

Un article paru dans la nouvelle édition du Journal of American Clinical Nutrition tend à confirmer ce lien. Dans cette publication, Duthie et al rapportent l'étude de participants à deux enquêtes écossaises initiées en 1932 et 1937. Ces deux groupes étaient respectivement âgés de 76-78 ans et 61-63 ans au moment de la nouvelle évaluation de leurs fonctions cognitives par une série de tests validés.

La concentration en homocystéine était en moyenne plus élevée dans le groupe le plus âgé que dans le plus jeune. Cette différence était corrélée à des concentrations plasmatiques en acide folique et vitamine B12 plus faibles ainsi qu'à de moins bonnes performances aux tests cognitifs.

Si les résultats sont pondérés par le QI mesuré pendant l'enfance, on observe une relation inverse entre la concentration en homocystéine et les scores obtenus par les patients les plus âgés. Cette corrélation n'était pas significative dans le groupe le plus jeune.

En résumé, la différence majeure entre les deux groupes d'âge réside dans une concentration en homocystéine plus élevée chez les plus âgés tandis que les concentrations en vitamines sont similaires. Comme le déclin cognitif paraît plutôt corrélé au taux d'homocystéine, on peut légitimement supposer que réduire sa concentration apportera un bénéfice. L'administration d'acide folique ou de vitamine B12 pourrait le permettre.

Globalement ces résultats peuvent être rapprochés d'autres études sur le le lien entre l'homocystéine et le déclin cognitif dans la maladie d'Alzheimer : voir la dépêche Caducee.net du 04/03/2002 et la dépêche du 14/02/2002.

Source : Am J Clin Nutr 2002;75:908-13

SR