Anorexie mentale : des facteurs de pronostic identifiés
Une étude allemande publiée dans le Lancet précise les facteurs de pronostic des malades souffrant d'anorexie mentale. Un suivi de 21 ans a permis d'identifier les raisons médicales, psychologiques et sociales qui ont influencé le devenir de ces malades.
L'anorexie mentale est une maladie associée à un fort taux de mortalité. La survenue de la maladie reste difficile à prévoir. Le Dr S. Zipfel (Université d'Eildelberg, Allemagne) et son équipe ont étudié les cas de 84 patientes 21 ans après leur première admission pour anorexie.
Il apparaît que la moitié des patientes était rétablie, 10,4 % étaient toujours anorexiques et 16 % étaient décédées des conséquences de la maladie. L'âge moyen des patientes en vie était de 42 ans.
Parmi elles, 90 % ont subi un examen psychiatrique et psychologique. Leur état physique global a également été évalué. Ces critères ont permis de déterminer la qualité de leur rétablissement : bon (50,6 %), intermédiaire (20,8 %) et insuffisant (26 %). Toutes les patientes présentant un rétablissement insuffisant étaient anorexiques (10,4 % étaient en vie et 15,6 % étaient décédées).
Les causes de décès étaient reliées à la maladie : pneumonie, septicémie, déshydratation et suicide. Une patiente est décédée d'une péritonite suite à une perforation intestinale. Deux autres malades sont mortes dans un état extrême de malnutrition mais les causes restent indéterminées.
Les auteurs indiquent que "des différences psychologiques significatives existent entre les groupes". Les patientes ayant eu un bon rétablissement ont manqué en moyenne 3 jours de travail dans l'année contre 40 dans le groupe "intermédiaire" et 99 dans le groupe "insuffisant". De plus, "un IMC (indice de masse corporelle) bas, une prise de poids insuffisante durant la première hospitalisation et des problèmes psychologiques et sociaux majeurs sont des facteurs de risques supplémentaires". Un comportement boulimique suivi de vomissements est associé à un risque supérieur de mauvais rétablissement.
S. Zipfel précise dans un entretien avec le Lancet que les patientes qui retardent leur premier traitement présentent un IMC bas et souffrent de la maladie depuis longtemps. Ce retard dans la prise en charge étant associé à un rétablissement médiocre, un diagnostic et un traitement précoce de la maladie apparaissent déterminant.
Source : Lancet, 26 février 2000 ; Vol. 355 : 721-722 , press release
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