Lien entre la sévérité de pneumonies nécrosantes infantiles à Staphylocoques dorés et le gène de la leucocidine de Panton et Valentine

Une équipe lyonnaise fait état dans le Lancet d’une étude sur des cas de pneumonies infantiles à Staphylococcus aureus, et souligne le lien entre la présence dans les souches bactériennes du gène de la toxine de la leucocidine de Panton et Valentine, et la sévérité du tableau clinique des pneumonies.

Jusqu'à présent les pneumonies à Staphylococcus aureus n’étaient pas associées à la production d'une toxine spécifique. Elles sont d'ailleurs rares et représentent 2% des cas communautaires et au moins 10% des cas nosocomiaux.

Entre 1986 et 1998 au Centre National de Référence des Toxémies à Staphylocoques (CNR-TS), le gène codant la leucocidine de Panton et Valentine (PVL) a été mis en évidence dans huit cas de pneumonies à Staphylococcus aureus, dont six se sont avérées fatales.

Le professeur Jérôme Etienne (Faculté de médecine Laennec, Lyon) et ses collaborateurs ont comparé ces cas de pneumonies à S aureus PVL positive, plus huit autres identifiés de façon prospective, avec des infections à S aureus PVL négatives.

L’âge moyen des seize cas de pneumonies à Staphylococcus aureus PVL+ (PVL+) était de 17,8 ans, et de 70,1 ans pour les 36 cas de pneumonies à Staphylococcus aureus PVL- (PVL-).

Des symptômes pseudo grippaux sont apparus deux jours avant l’admission des malades pour 75% des PVL+, contre 9% des PVL-. Les PVL+ ont été plus souvent marquées par des pics de températures supérieurs à 39°C (p=0,001), des rythmes cardiaques >140 battements/min (p=0,002), de l’hémoptysie (p=0,005), une leucopénie (p=0,0001).

Le taux de survie à 48 heures a été de 62,5% pour les PVL+ et de 94% pour les PVL- (p<0,0001).

L’analyse histopathologique des tissus trachéo-pulmonaires de 3 cas PVL+, a montré des ulcérations nécrotiques avancées des muqueuses et des nécroses hémorragiques importantes des septa interalvéolaires.

En conclusion, J. Etienne dit que «les souches PVL+ de S aureus peuvent être des facteurs aggravant des symptômes grippaux chez les enfants et les jeunes adultes (qui constituent des groupes à risque), avec une progression rapide vers une pneumonie sévère».

Source : Lancet 2 mars 2002;359

PI

Descripteur MESH : Leucocidine , Bactériologie , Leucopénie , Mars , Médecine , Risque , Survie , Taux de survie , Tissus

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