L'effet positif de l'exercice physique sur la fonction endothéliale vasculaire chez les patients ayant une maladie artérielle coronaire
L'exercice améliore la vasodilatation endothélium-dépendante à la fois au niveau des artères de l’épicarde coronaire et dans les vaisseaux de résistance chez les patients souffrant de troubles coronariens, révèle une étude allemande, publiée dans le new England Journal of Medicine, réalisée sur 19 patients présentant une dysfonction endothéliale coronaraire, définie comme une vasoconstriction anormale après acétylcholine. Ce résultat fournit un cadre physiopathologique pour la compréhension des effets positifs de l’exercice physique sur la perfusion myocardique et souligne la valeur thérapeutique de l’entraînement chez des patients présentant une maladie artérielle coronaire stable.
Les études sur l’effet cardioprotecteur de l’exercice chez les patients coronariens ont montré des résultats contradictoires. L’exercice est associé à une amélioration de la perfusion myocardique même chez les patients ayant une progression de l’athérosclérose coronarienne.
Rainer Hambrecht et ses collègues cardiologues (University of Leipzig Heart Center, Department of Medicine and Cardiology, Leipzig, Allemagne) ont recruté 19 personnes (10 patients et 9 sujets contrôles) pour réaliser une étude prospective randomisée sur l’effet de l’exercice sur la fonction endothéliale chez des patients coronariens.
Afin de réduire les facteurs confondants, étaient exclus les patients ayant des facteurs de risques coronariens pouvant être traités par l’exercice (tels que le diabète, l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le tabagisme). Au cours d’une étude initiale et après 4 semaines, les modifications du diamètre vasculaire étaient mesurées après que les chercheurs aient perfusé de l’acétylcholine, à doses croissantes, en intra-coronaire (à 0,072 microgramme/min, 0,72 microgramme/min, et 7,2 microgramme/min).
Les moyennes du pic de vélocité sanguine étaient mesurées par Doppler, tandis que le diamètre des vaisseaux coronaires épicardiques étaient évalués par angiographie coronaire quantitative.
Lors de l’étude initiale, les deux groupes ont présenté des réponses vasoconstrictives coronaires similaires à l’acétylcholine.
Après 4 semaines d’exercice, la vasoconstiction coronaire en réponse à l’acétylcholine à une dose de 7,2 microgramme/min par minute avait diminué de 54 %(d’une diminution moyenne du diamiètre luminal de 0,41 +/- 0,05 mm au cours de l’étude initiale à une réduction de 0,19 +/- 0,07 mm à 4 semaines : p inférieur à 0,05 pour la comparaison avec la modification dans le groupe contrôle).
Dans le groupe exercice, les augmentations des moyennes du pic de vélocité sanguine en réponse à à 0,072 microgramme/min, 0,72 microgramme/min, et 7,2 microgramme/min d’acétylcholine par minute étaient respectivement de 12 +/- 7 %, 36 +/- 11 %, et 78 +/- 16 % dans l’étude initiale. Après 4 semaines d’exercice, les augmentations en réponse à l’acétylcholine étaient de 27 +/- 7 %, 73 +/- 19 %, et 142 +/- 28 % (p inférieur à 0,01 les comparaisons avec le groupe contrôle).
Les chercheurs ont déterminé la réserve sanguine coronaire (rapport du pic de vélocité sanguine moyenne après adénosine sur la vélocité au repos. Ils montrent que la réserve sanguine a augmenté de 29 % après 4 semaines d’exercice (de 2,8 +/- dans l’étude initiale à 3,6 +/- 0,2 après 4 semaines, p inférieur à 0,01 pour la comparaison avec la groupe contrôle.
Source : New England Journal of Medicine, 17 février 2000, 342 : 454-60
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